Revenus fonciers : le sort du résultat foncier

Le bénéfice foncier
Lorsque les loyers versés par le locataire excèdent le montant des frais et charges relatifs aux logements, ce qui est le cas le plus fréquent, votre résultat « net » foncier est positif : on parle de bénéfice foncier. Celui-ci vient alors s'ajouter à vos autres revenus annuels (traitements, salaires, pensions et rentes viagères, bénéfices industriels et commerciaux, bénéfices non commerciaux, etc.). Votre revenu global ainsi constitué est ensuite soumis à l'impôt sur le revenu.
Rappelons que le régime forfaitaire est toujours bénéficiaire ! En effet, une fois appliqué l'abattement de 30 %, 70 % du montant annuel des loyers encaissés est réintégré aux autres revenus de l'année (les salaires par exemple).
Le déficit foncier
Lorsque les loyers versés par le locataire sont inférieurs aux montants des frais et charges relatifs aux logements, ce qui peut notamment être le cas lorsque vous venez d'acheter et que des intérêts d'emprunt sont à déduire, votre résultat « net » foncier est négatif : on parle de déficit foncier. Le déficit foncier qui résulte des dépenses déductibles autres que les intérêts d'emprunt, est imputable, dans une certaine limite et sous certaines conditions, sur votre revenu global (l'ensemble de vos autres revenus annuels tels que traitements et salaires, pensions et rentes viagères, bénéfices industrielles et commerciaux, etc.)
Imputation du déficit : à l'exception des intérêts d'emprunt
Le déficit foncier est déductible du revenu global à l'exclusion des intérêts d'emprunt. On soustrait les intérêts d'emprunt des loyers :
Si ce résultat est positif, c'est que le montant des intérêts est inférieur aux loyers. On déduit alors de ce résultat les autres charges (travaux, primes d'assurances, etc.). Si le solde est négatif, il s'impute sur le revenu global du contribuable à hauteur de 10 700 €. L'excédent quant à lui est reportable sur les autres revenus fonciers des dix années suivantes (voir ci-dessous).
En 2023, un propriétaire a perçu des revenus bruts 16 800 €. Il paie 3 800 € d'intérêt d'emprunt, 14 542 € de travaux et 420 € de taxe foncière.
- Revenu net des intérêts : 16 800 - 3 800 = 13 000 €
- Revenu net : 16 800 - 3 800 - 14 542 - 420 = - 1 962 €
Le montant des intérêts d'emprunt étant inférieur aux loyers, le déficit de 1 962 € provient uniquement des autres charges (les travaux et impôts). Ce montant est donc intégralement imputable sur le revenu global du contribuable puisqu'il est inférieur à la limite légale de 10 700 €.
À l'inverse, si la soustraction des intérêts d'emprunt sur les loyers fait apparaître un solde négatif, c'est que leur montant est supérieur aux loyers. Ce résultat s'impute alors exclusivement sur les autres revenus fonciers des dix années suivantes. Les autres charges quant à elle seront intégralement déductibles sur le revenu global à hauteur de 10 700 € (voir ci-dessous).
En 2023, un propriétaire a perçu des revenus bruts 17 100 €. Il paie 19 700 € d'intérêt d'emprunt, 11 540 € de travaux et 1 014 € de taxe foncière.
- Revenu net des intérêts : 17 100 - 19 700 = - 2 600 €
- Revenu net : 17 100 - 19 700 - 11 540 - 1 014 = -15 154 €
Les intérêts d'emprunt sont donc supérieurs au montant du loyer. Le déficit de 15 154 € provient donc à hauteur de 2 600 € des intérêts d'emprunt et de 12 554 € des autres dépenses. Le contribuable imputera 10 700 € sur son revenu global. L'excédent 1 854 € (12 554 - 10 700), s'ajoute aux 2 600 € (fraction relative aux intérêts d'emprunt), soit un montant total de 4 454 € qui sera imputable sur les revenus fonciers des dix années suivantes.
Imputation du déficit : dans la limite annuelle de 10 700 €
Le fait de générer un déficit est fiscalement pris en compte puisque celui-ci va s'imputer sur votre revenu global, c'est-à-dire venir en diminution de l'ensemble de vos revenus annuels. La somme soumise à l'impôt sur le revenu se trouve réduite, tout comme, par voie de conséquence, l'impôt lui-même. Le déficit foncier entraîne donc une baisse de l'impôt sur le revenu : c'est ce qu'on appelle la défiscalisation. L'imputation est toutefois limitée : son montant annuel est de 10 700 €.
Lorsque le revenu global est insuffisant pour absorber le déficit foncier, l'excédent de déficit s'impute sur le revenu global des six années suivantes.
Rénovation d'une « passoire thermique » : un déficit imputable jusqu'à 21 400 €
La limite annuelle d'imputation sur le revenu global des déficits fonciers est rehaussée à 21 400 euros pour les dépenses déductibles de travaux de rénovation énergétique. Ces travaux doivent permettre à un bien classé E, F ou G par le DPE à une classe de performance énergétique A, B, C ou D. Les dépenses doivent être effectuées entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2025. Cette mesure est un outil de plus dans la stratégie d'éradication des passoires thermiques, progressivement interdites à la location.
Imputation du déficit : obligation de louer pendant trois ans !
Dès lors que la mise en location génère un déficit foncier que vous imputez sur votre revenu global, vous devez maintenir le logement à la location jusqu'au 31 décembre de la troisième année suivant celle au titre de laquelle l'imputation est opérée. A défaut, l'imputation est, sauf exceptions, remise en cause.
Vos frais et charges payées en 2023 génèrent un déficit foncier que vous imputez sur votre revenu global déclaré au titre de l'année 2023. Pour que ce déficit ne soit pas remis en cause, vous devez louer le logement de manière effective et continue jusqu'au 31 décembre 2026.
Attention : le fait de louer le logement en meublé pendant le délai de trois ans est assimilable à une rupture de la location et par suite à un non-respect de l'obligation légale : la remise en cause de l'imputation est encourue.
Sommaire du dossier : Les revenus fonciers
Revenus fonciers : les frais et charges à déduire Revenus fonciers : les revenus à déclarer Revenus fonciers : le sort du résultat foncier Revenus fonciers : les dépenses de travaux à déduire🗓️ Participez gratuitement aux ateliers de l'immobilier !
PAP - Particulier à Particulier organise toutes les semaines des ateliers gratuits réservés aux particuliers.
25 mars 2025 à 12h30 -
Location vacances : comment s'y prendre ?
Participez à notre atelier en ligne Location vacances : comment s'y prendre ?
- Trouver des vacanciers : fixer ses tarifs, publier une offre
- Signer le contrat de location : quelles règles s'appliquent ?
- Gérer les entrées-sorties
25 mars 2025 à 18h00 -
Quelle stratégie adopter pour vendre en 2025 ?
Participez à notre atelier en ligne Quelle approche de vente privilégier pour l'année 2025 ?
- Les perspectives du marché immobilier cette année
- Quand faut-il baisser son prix, et de combien ?
- Attendre 2026 pour vendre ou adopter une stratégie alternative ?
27 mars 2025 à 12h30 -
Bien estimer le prix de votre logement
Participez à notre atelier Bien estimer le prix de son logement
- Analysez le marché local : connaître les prix pratiqués dans votre secteur
- Prenez en compte les caractéristiques du bien : atouts & défauts
- Évitez les erreurs : surestimer ou sous-évaluer votre logement
27 mars 2025 à 18h00 -
Vendre son bien immobilier
Participez à notre atelier en ligne Vendre son bien immobilier
- Préparer la vente : estimation, photos
- Trouver un acheteur : annonce, contacts
- Conclure la vente : offre et signature
Merci de confirmer votre inscription en cliquant sur l'e-mail que nous venons de vous envoyer !
Cliquez sur l'email que nous venons de vous envoyer pour confirmer votre inscription !
La rédaction vous conseille