Et pourquoi pas vous ? Chaque année, plus de 3.200 hébergements labellisés Gîtes de France® sont ouverts par des particuliers dans lHexagone. Il sagit de gîtes, de chambres dhôtes et de gîtes de groupes qui accueilleront des touristes pour une nuit, voire plusieurs jours. Pendant leur séjour, les propriétaires de gîtes leur font partager leur passion pour leur région en jouant les ambassadeurs du patrimoine local.
Né il y a 60 ans à la Javie, une petite commune située dans les Alpes-de-Haute-Provence, cet hébergement chez lhabitant séduit de plus en plus les touristes et les créateurs dentreprises qui sont plus dune centaine à se lancer dans ce beau département de la région Provence-Alpes-Côte-dAzur. Conseils dexpert avec Thierry Hours, directeur de lantenne Gîtes de France® des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes, qui accompagne les porteurs de projets souhaitant bénéficier du label Gîtes de France®.
Ouvrir un Gîte de France® ou une chambre dhôtes
Avant de se lancer, il faut définir son projet. Si lon souhaite valoriser son patrimoine, mieux vaut ouvrir un gîte. Cette structure qui peut accueillir au moins quatre personnes est équipée dune cuisine et de sanitaires. Il peut sagir dun bien familial ou dun bâtiment qui sera acheté et rénové conformément aux exigences du label Gîtes de France®. Ce dernier se décline en trois, quatre ou cinq épis selon le niveau de confort choisi par le propriétaire. Les travaux de rénovation et lemprunt souscrit seront remboursés progressivement par les nuitées payées par les hôtes. « Si le couple souhaite se constituer des revenus complémentaires », explique Thierry Hours, « mieux vaut ouvrir des chambres dhôte avec table dhôtes, voire un gîte de groupes qui peut accueillir entre 30 et 40 personnes. »

La bonne recette de la chambre dhôtes. La chambre dhôtes, aménagée au domicile du propriétaire et associée à la table dhôtes, est en effet le duo gagnant pour augmenter ses revenus. Selon une étude réalisée par Gîtes de France®, cet hébergement dégage un chiffre daffaires annuel de 22.000 comprenant 552 nuitées en moyenne et les repas du soir. Soit un chiffre daffaires en hausse de 64 % par rapport à une chambre dhôtes qui ne proposerait pas de restauration. Une chambre dhôtes génère en moyenne un revenu net de 4.000 par an. « La table dhôte rencontre beaucoup de succès », observe Thierry Hours. « Elle est en effet choisie par 80 % des clients à qui on la propose. Ce repas crée des liens entre le propriétaire et les hôtes. Cest un bon moment dont on se souvient. La table dhôtes permet également de fidéliser la clientèle qui prolonge son séjour pour visiter notre région. »
Un Gîte de France® dédié à une thématique. Un gîte de groupes pouvant accueillir 30 à 40 personnes permet également de générer des revenus complémentaires pour un couple, voire de constituer lunique source de revenus. Mais cet hébergement doit sarticuler sur un véritable projet. Il peut sagir dun gîte spécialisé dans lorganisation de séjours linguistiques ou dans laccueil de randonneurs. « Il existe également un réel potentiel de développement de gîtes de groupes sur la thématique du cyclotourisme », explique Thierry Hours. « Car notre région accueille régulièrement le Tour de France. On peut prévoir des menus spécifiques pour les cyclistes, un local destiné aux réparations, etc. » Les entrepreneurs qui se lanceraient dans la création dun ou plusieurs gîtes de groupes devront prévoir systématiquement la demi-pension pour leurs hôtes. Ce qui suppose soit davoir une expérience professionnelle en la matière, soit de bénéficier dune formation.
Deuxième étape : choisir limplantation de son gîte
Dans les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence, la localisation géographique peut avoir un impact fort sur la fréquentation de la chambre dhôtes ou celle du gîte. Ces deux départements disposent en effet de sites naturels de grande qualité. La proximité de stations de ski permettra davoir un taux doccupation très élevé pendant la saison hivernale. Certains particuliers fuyant les logements exigus des stations pour le charme dun hébergement chez lhabitant. La proximité dun sentier de randonnées très fréquenté permettra de capter une clientèle de randonneurs lété.
Troisième étape : les travaux. Si vous nêtes pas propriétaire dun bien, vous devrez prévoir lachat dun bâtiment dans lequel seront aménagées plusieurs chambres dhôtes selon le niveau de confort souhaité : 3, 4 ou 5 épis. Un classement cinq épis équivalant à un hôtel de luxe. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, comptez en moyenne 2.000 le mètre carré, un tarif incluant lachat et les travaux de rénovation. Soit un budget de 260.000 pour une maison de 130 m² accueillant trois chambres dhôte. Un budget que lon peut diminuer en réalisant une partie des travaux soi-même. Ce que font souvent les propriétaires.

Un investissement plus important. Si vous êtes tenté par louverture dun gîte de groupe, la facture sera plus élevée. Car les bâtiments devront héberger entre 30 et 40 personnes, soit une surface maximale de 600 m². « A partir de 15 personnes, les hébergements doivent être conformes aux exigences des ERP, les établissements recevant du public », explique Thierry Hours. « Ce qui nécessite des travaux concernant la protection incendie comme linstallation de portes coupe-feu et laccès aux personnes à mobilité réduite. Soit un surcoût de 20.000 à 30.000 . »
Bien se vendre. Votre hébergement fin prêt, il ne vous reste plus quà vous faire connaître ! Vous disposez de différents outils pour assurer sa commercialisation : le site de Gîte de France® et dautres plateformes permettant de présenter lhébergement en quelques photos et de visualiser le planning de réservations. Vous pouvez aussi vous faire référencer dans des coffrets-cadeaux. Un canal de vente qui permet daugmenter le taux doccupation de votre hébergement notamment en basse saison.
Combien rapportent les chambres dhôte ?
Moins de 5.000 par an. Ce sont les revenus quont déclaré 26 % des propriétaires de chambres dhôtes, interrogés par LObservatoire des Chambres dhôtes Gîtes de France®. 5.000 à 15.000 par an : 34 % des sondés. 15.000 à 30.000 par an : 20 % des sondés. 30.000 à 50. 000 par an : 12 % des sondés. Plus de 50.000 par an : 8 %.