Obligatoire pour les locataires et vivement recommandée pour les propriétaires, l'assurance multirisque habitation protège vos biens en cas de sinistre (dégâts des eaux, incendies, cambriolages, catastrophes naturelles...). A l'occasion de la souscription de votre contrat, votre assureur exigera que vous réalisiez une estimation de l'ensemble de vos biens. Une opération indispensable car elle permettra à la fois de déterminer le montant de votre prime d'assurance mais aussi la valeur de votre éventuelle indemnisation.
Les règles à suivre
Dans un premier temps, faites la liste de tous les biens que vous possédez. Meubles, appareils électroménagers, tableaux, équipements multimédia mais aussi bibelots, linge de maison ou encore livres doivent être répertoriés. Pour être sûr de ne rien oublier, il est conseillé de faire ce recensement pièce par pièce. N'oubliez pas de tenir compte également du contenu de vos caves et greniers.
De manière générale, pour calculer la valeur d'un objet, on retient la valeur d'usage et non pas la valeur d'achat. Pour quelle raison ? Tout simplement car la majorité des biens que nous possédons se déprécient au fil du temps. Au bout de deux années après l'acquisition, vos biens perdent environ 10 %. Quelle que soit la valeur déclarée, votre assureur appliquera de toute façon un coefficient de vétusté au moment de l'indemnisation. Evidemment, vous pouvez décider, moyennant un supplément, de faire assurer certains de vos biens en valeur à neuf.
A noter : Dans la majorité des contrats, les biens immobiliers sont assurés sans limitation de montant. Vous n'aurez donc pas besoin d'estimer leurs valeurs. En cas de sinistre, votre assureur aura la charge de faire lui-même l'évaluation et de déterminer la somme qui vous sera versée en dédommagement.
Les objets précieux
Tous les biens ne se déprécient pas au fil du temps. Certains gagneront au contraire de la valeur (bijoux, tableaux, meubles d'époque, livres rares...). Dans ce cas, il faudra les valoriser au moment de l'estimation, en déclarant un prix supérieur à celui dont vous vous êtes acquitté au moment de l'achat.
Si vos objets précieux représentent une part importante de votre capital mobilier, il est conseillé de souscrire une assurance spécifique pour les objets de valeur. La majorité des contrats ne remboursent qu'un certain pourcentage du capital total. Vous risquez donc de ne pas être indemnisé à la hauteur de la perte.
Vous avez également la possibilité d'opter pour un remboursement calculé selon une valeur agréée. Cette valeur déterminée par un expert et acceptée par votre assureur devra être indiquée clairement dans votre contrat. En cas de litige au moment de l'indemnisation, sachez que c'est votre assureur qui devra apporter la preuve que l'objet en question était surévalué au moment du sinistre.
Le juste prix
Faire une mauvaise estimation de la valeur de vos biens peut avoir de fâcheuses conséquences.
- Si vous surévaluez : Votre prime d'assurance étant calculée sur le montant estimé de vos biens, vous risquez de payer trop cher votre multirisque. De plus selon le code des assurances, vous ne pourrez jamais recevoir une somme supérieure à la valeur réelle de vos biens. Et si votre agent d'assurance pense que vous avez sciemment surévalué vos biens, il est en droit de faire annuler votre contrat. Il faudra toutefois qu'il en apporte la preuve.
- Si vous sous-évaluez : Votre assureur peut vous accuser d'avoir fait une fausse déclaration pour payer une prime d'assurance moins chère. Ce dernier pourra alors réduire la valeur de vos indemnités, voire mettre fin à votre contrat. Là encore, il devra faire la preuve du caractère frauduleux de votre déclaration. D'autre part, vous risquez aussi de percevoir une indemnisation bien inférieure à celle que vous auriez dû recevoir.
A noter : Pour éviter ce genre de mauvaises surprises, les assurances recommandent aux particuliers de revoir le montant de l'évaluation des biens en moyenne une fois tous les cinq ans. Si rien n'est fait, sachez que la plupart des contrats prévoient une revalorisation automatique de votre capital.