Rénovation énergétique : quels travaux pour une maison ?

Annabelle Martinat
Mis à jour par Annabelle Martinat
le 18 août 2022
Journaliste chez PAP.fr

Économiser l’énergie, améliorer le confort, réduire les émissions de gaz à effet de serre : autant d’avantages offerts par la rénovation de votre maison. Mais quels travaux réaliser ? Quel montant investir ? Pouvez-vous bénéficier d’aides financières ? Nos réponses.

© Perry Mastrovito / Design Pics/Getty Images

La rénovation énergétique regroupe l’ensemble des travaux qui vont vous permettre d’améliorer la performance énergétique de votre habitation. Ainsi que son confort d’hiver et d’été. Elle permet non seulement de réduire les factures de chauffage mais aussi de rejeter moins de CO2 dans l’atmosphère, donc de diminuer son empreinte carbone. Selon l’Ademe, le chauffage représente en effet, 60% des dépenses énergétiques des ménages.

Mais par où commencer ? Un nouveau système de chauffage, le remplacement des fenêtres, l’isolation de la toiture, celle des murs ou du sol ? Si tous sont utiles, certains sont à envisager prioritairement car ils vont avoir une influence quasi immédiate sur votre confort et entraîner un meilleur classement sur le DPE (diagnostic de performance énergétique).  

Pour prendre les bonnes décisions, aidez-vous du DPE projeté. Il permet d’évaluer la performance énergétique et les économies d’énergie après travaux. Le DPE projeté vise donc à établir une comparaison entre un DPE actuel noté F ou G et le futur DPE réalisé sur la base de devis de rénovation. Réel outil d’aide à la décision, il permet de mesurer le retour sur investissement relatif au budget injecté dans les travaux de rénovation. Son coût : de 150 à 300 € à titre indicatif.

Travaux de rénovation : d’abord l’isolation de la toiture

L’isolation de la toiture est prioritaire. L’air chaud étant plus léger que l’air froid 25 % à 30 % des calories s’échappent par le toit. Comble perdus ou aménageables c’est donc par eux que les travaux d’isolation doivent impérativement débuter. Dans le cas de combles perdus, qui ne seront donc pas habités, la solution la plus simple et la plus rapide consiste à isoler le plancher haut en déroulant un isolant en une ou deux passes croisées. Autre option, de l'isolant en vrac peut être déversé entre les solives si un plancher n'est pas posé. Avec cette technique, l'isolation est optimale car le moindre recoin est comblé. Sachez qu’un sac de laine en flocons ou de ouate de cellulose couvre environ 1 m2 sur 30 cm d'épaisseur.

Si vos combles sont aménageables, l’isolation se fait sous les rampants . Cette technique, la plus utilisée, consiste à fixer une ou plusieurs couches d’isolant rigide ou semi-rigide au niveau de la charpente. La finition est réalisée en général à l'aide de plaques de plâtre. Côté budget comptez de 25 à 60 € pour des combles perdus et de 50 € à 90 € pour des combles aménageables.

Rénover le toit, les murs et le plancher

Après la toiture, les murs extérieurs sont la deuxième source de déperdition de chaleur d’une maison. Ils représentent à eux seuls 25 % des pertes. S’assurer de la bonne isolation des murs extérieurs de la maison est donc indispensable avant d’envisager d’autres chantiers. Deux solutions techniques sont possibles : l’isolation par l’intérieur ou par l’extérieur.

La première présente l'avantage d'offrir un niveau élevé de performance pour un coût relativement modéré. Le plus souvent il s’agit de poser un isolant (laine de verre, de roche ou polystyrène expansé, isolant biosourcé comme la fibre de bois ou encore un isolant alvéolaire) directement sur les murs d’enveloppe. Inconvénient : vous perdez un peu de place puisque l’isolant vient grignoter la surface habitable. Comptez entre 40 à 80 € /m2.

Autre option : l’isolation Thermique par l'Extérieur (ITE). Elle permet une isolation continue et performante en limitant les ponts thermiques. La pose nécessite davantage de rigueur et les entreprises doivent être spécialement formées. Seul inconvénient son prix : entre 150 € et 200 €/m2.

Après le toit et les murs, il ne reste plus qu’à isoler le sol. Il représente 7 % à 10 % des déperditions de chaleur. Si la maison possède un vide sanitaire assez grand ou un sous-sol non chauffé, des travaux d’isolation sont envisageables. Pour une maison isolée du sol au plafond, comptez en moyenne de 40 € à 60 €/m2.

Changer de chauffage

Une fois la maison correctement isolée ne reste plus qu’à remplacer, si nécessaire, le chauffage et sa régulation. Si la maison est raccordée au réseau de gaz naturel pas d’hésitations choisissez une chaudière à condensation (4 000€). Depuis le 1er juillet il n’est effectivement plus possible d’installer de chaudière à fioul neuve ! Comme son nom l'indique, elle condense la vapeur d'eau émise lors de la combustion du gaz, ce qui permet de récupérer de l'énergie. A la clé : un rendement (rapport énergie consommée/énergie produite) supérieur à 100 % ce qui vous fait faire des économies et limite vos émissions de gaz à effet de serre.
L’association d’un poêle à granulés (4 000 €) et de panneaux électriques radiants (500 € l’unité) constitue une solution pertinente en regard de son cout et de son efficacité. Enfin la pompe à chaleur remplacera avantageusement la chaudière. Mais il faut prévoir de débourser entre 12 000 € et 15 000 € émetteurs de chaleur compris.

Les fenêtres et la porte d’entrée

Longtemps considérées comme le point faible de l’isolation thermique des maisons, les fenêtres ne représentent en fait de 10 % à 15 % des déperditions. Efficace, le double vitrage offre un bon rapport qualité/prix. La lame d’air contenue entre les deux vitres joue le rôle d’isolant et un film métallique invisible retient la chaleur dans la maison. Le triple vitrage, qui fonctionne grosso modo sur le même principe reste le plus performant, mais il est bien plus cher. A réserver aux parois nord et aux régions froides.

Côté matériaux, le bois, l’aluminium et le PVC se disputent le marché. Le premier offre une grande solidité et fait montre de très bonnes vertus isolantes (de 400 € à 800 €). L’aluminium est résistant et s’entretient facilement. Ces profilés offrent aussi un meilleur clair de jour. (500 € à 1000 €). Enfin le PVC présente un bon niveau thermique et surtout un prix attractif (de 300€ à 650€).

Autre élément à ne pas négliger : les portes d’entrée. Elles peuvent être la cause de grosses déperditions de chaleur. La plupart du temps, les courants d’air s’infiltrent par le bas. Attention des joints trop anciens laisseront aussi passer les courants d’air. Et si une boîte aux lettres est fixée dessus n’en parlons pas ! Vous l’avez compris, il sera souvent plus pertinent de remplacer une porte d’entrée plutôt que de se lancer dans des travaux de calfeutrage forcément aléatoires.

Ventilation : à ne pas oublier !

La ventilation devra faire l’objet d’une attention particulière car elle peut représenter jusqu’à 25 % des déperditions thermiques. La très grande majorité des maisons anciennes ne possèdent pas de Ventilation mécanique contrôlée. Elles utilisent le principe du tirage thermique par un conduit selon lequel l’air chaud plus léger que l’air froid monte. Mais quand une construction est peu aérée, la qualité de l’air se dégrade et l’humidité augmente entrainant notamment des risques de moisissures. L’installation d’une VMC limitera non seulement les déperditions mais améliorera également le renouvellement de l’air intérieur de façon permanente et modulable.

Si les VMC modèles simples flux sont les moins chers, vous pouvez aussi installer une double flux. Les premières extraient l’air ambiant pollué et le rejettent à l'extérieur en ajustant le débit en fonction du taux d'humidité intérieur. Les secondes récupèrent , via un échangeur, la chaleur de l’air vicié qui sera extrait pour réchauffer l’air entrant. À la clé, des économies d’énergie, car l’air extérieur dont la température atteint 15 °C peut transmettre des calories à l’air intérieur qui sera diffusé à 19 °C. Ce qui limitera l’usage du système de chauffage. 

 Une rénovation exemplaire

© Helio

Preuves de l’efficacité d’une rénovation globale, les travaux menés par l’entreprise Air Énergie sur une construction des années 70 située dans le Haut Rhin, classée G et déclarée passoire thermique. L'audit énergétique avait révélé que la principale source de déperditions thermiques était l'isolation (murs : 48 %, toit : 18 % et planchers 13 %).

Sept postes de travaux ont permis à cette maison d’atteindre la performance passive validée par le label Minergie P. Un label suisse de haute qualité, certifiant des bâtiments neufs ou rénovés à très faible consommation d'énergie et au confort accru. Le maître d’œuvre a d’abord isolé la toiture par l'extérieur avec 400 mm de ouate de cellulose insufflée, isolé en sous-face le plancher bas avec 200 mm de coton, réalisé une isolation des murs par l'extérieur avec 260 mm d'isolant en ouate de cellulose, 40 mm de fibre de bois et un enduit de finition crépis. Les fenêtres ont été équipées de triple vitrage, un chauffe-eau thermodynamique à été prévu et un système de ventilation double flux a été installé améliorant le confort thermique et la qualité de l'air intérieur.

Résultat : un classement A sur le DPE, un gain en confort de vie, une économie d’énergie de 91%, soit 4530 € de dépenses énergétiques économisées par an et une valorisation patrimoniale de +32 %. Cette rénovation a permis en outre de diviser par 10 son impact écologique. Le coût global se chiffre à 120 000 € mais toutes les aides cumulées ont permis d’en financer un tiers soit 30 000 €.


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