Crédit immobilier : vers une hausse des taux en 2017 !

Arts divinatoires. Il y a un peu plus d’un mois, nous avions prévu de nouvelles baisses de taux pour les prêts immobiliers (c’est ici). Les récentes statistiques de l’Observatoire du financement CSA/Crédit Logement (c’est là) nous donnent raison. Le taux moyen toutes durées confondues est tombé au niveau incroyablement bas de 1,33% pour les prêts signés en octobre 2016, contre 1,43% en septembre, 2,23% en octobre 2015 ou encore 3,22% en décembre 2012.

Baisses en novembre. Le 18 octobre 2016, nous re-dégainons notre boule de cristal (en l'occurrence ici). Et nous envisageons la fin de la chute des taux. Or quelques banques, décalées par rapport au marché, réajustent leurs barèmes à la baisse pour lutter à armes égales avec leurs consœurs dans l’âpre bataille de conquête de nouveaux clients. Résultat : le taux moyen sur vingt ans, jusque-là solidement calé à 1,60%, passe à 1,50%... Une question nous taraude : la pythie se serait-elle plantée ?

Les indices financiers s’envolent. C’est sans compter sur un environnement aussi instable qu’incertain. Les marchés financiers anticipent un retour de l’inflation, laquelle rime avec hausse des taux. Les Américains pourraient prochainement relever les leurs, provoquant une hausse des nôtres par effet de contagion. Les résultats se font déjà sentir : l’Obligation assimilable du Trésor français à dix ans, l’un des mètres étalons des taux immobiliers, passe, entre le 29 septembre et le 15 novembre 2016, de 0,11 à 0,72%.

Calme relatif sur le prix de l’argent. Les tarifs des crédits immobiliers ont-ils suivi ? « A ce jour, aucune hausse n’a été identifiée et aucun barème bancaire national haussier ne nous est parvenu », tempère Maël Bernier, directrice de la communication du courtier Meilleurtaux.com. Mais « si les taux des OAT se maintiennent au niveau actuel, les banques relèveront leurs taux de crédits immobiliers », prévoit Sandrine Allonier, responsable des relations banque du courtier Vousfinancer.com.  

Renchérissement en vue. Revêtant de nouveau notre panoplie de devin, nous tablons à coup sûr sur la fin de la baisse. Et sur une probable et prochaine augmentation. Mais elle devrait être limitée. « Le niveau confortable des marges des banques leur laisse la latitude de ne répercuter que partiellement et progressivement ces hausses de taux », estime Sandrine Allonier. « Les premières remontées pourraient être pratiquées dès le mois de décembre et se poursuivre début 2017 sans que ce mouvement soit brutal. »

Envolée improbable. Dans l’ensemble, les banques conservent de bonnes conditions de refinancement. Du coup, elles gardent les moyens de prêter à bas coût. « Elles pourraient souhaiter maintenir leur politique de taux pour ne pas mettre de coup de frein à la conquête de clientèle alors qu’elles préparent la production du premier trimestre 2017 », ajoute Cécile Roquelaure, directrice de la communication du courtier Empruntis.com. Et si hausse il y a, « elle ne sera pas suffisamment importante pour désolvabiliser les emprunteurs d’autant que les prix restent raisonnables », estime Philippe Taboret, directeur général-adjoint du courtier Cafpi

Quelles tendances en 2017 ? Gardant confiance dans notre boule de cristal, nous maintenons nos prévisions pour les prochains mois, à savoir une stabilisation puis une hausse modérée. En janvier, le vingt ans moyen pourrait monter aux alentours de 1,80 %. Il retrouverait son niveau de juin 2016. A l’époque, tout le monde parlait de taux historiquement bas… Surtout, les banques vont continuer à traquer les bons clients à grands renforts de décote sur leurs grilles tarifaires. Pour savoir comme en profiter, pas besoin d’être extralucide : il faut bâtir un bon dossier (c’est ici).