Jamais les taux immobiliers nont été aussi bas ! Au troisième trimestre 2016, la moyenne toutes durées confondues est tombée à 1,46%, contre 2,23% il y a un an et 3,89% il y a cinq ans selon une étude de lObservatoire du financement CSA/Crédit Logement du 10 novembre 2016. En octobre dernier, la baisse sest poursuivie, la moyenne dégringolant à 1,33%. Un plongeon qui équivaut à une baisse des prix de plus de 7% sur un an et de 25% depuis 2011. « Par rapport au début des années 2000, le niveau des taux a été divisé par plus de quatre », ajoute létude.
Des crédits longs et moins chers. « La baisse des taux immobiliers a bénéficié à toutes les catégories de prêts », note lObservatoire. Entre octobre 2015 et octobre 2016, le taux moyen passe de 2,09 à 1,19% pour les crédits sur quinze ans et de 2,83 à 1,67% pour les emprunts sur vingt-cinq ans. La durée de remboursement se stabilise à un niveau élevé : 210 mois en septembre 2016 contre 211 en septembre 2015 et 208 mois en octobre 2014. En fait, la durée varie entre 200 et 230 mois depuis la mi-2006.
Les jeunes en force. Selon lObservatoire, les taux bas sur les durées longues montrent que les jeunes acquéreurs et les ménages modestes reviennent sur le marché. Logique : pour un même capital emprunté, ces formules font baisser la mensualité, ce qui permet de respecter plus facilement la règle des 33% de capacité dendettement (l'un des critères essentiels d'octroi des prêts). La preuve ? Pour 150 000 € à 1,70% assurance incluse sur quinze ans, léchéance sétablit à 945 €. Il faut gagner au moins 2 800 € net mensuels pour décrocher ce prêt. Pour le même montant mais à 2,20% assurance incluse sur vingt-cinq ans, la mensualité descend à 650 €. Ce prêt est accessible à un ménage qui perçoit 2 000 € par mois.
Novembre 2016 : où en sont les taux immobiliers ?
- Les données CSA/Crédit Logement portent sur les prêts déjà signés. Quen est-il aujourdhui ? Au 14 novembre 2016, la moyenne hors assurances sétablit à 1,35% sur quinze ans, 1,55% sur vingt ans et 1,80% sur vingt-cinq ans (source : Empruntis.com). Cest une baisse de 1% par rapport à novembre 2015 et de 2% par rapport à novembre 2014. Bref, le crédit immobilier reste bon marché.
- Taux : quelles prévisions pour 2017 ? Les indices financiers remontent et les banques ont atteint leurs objectifs commerciaux pour 2016. Dici la fin de lannée, les taux vont se stabiliser. En 2017, les banques afficheront des objectifs ambitieux mais le prix de largent pourrait augmenter. Conclusion : au premier trimestre 2017, les taux moyens resteront proches de leurs plus bas niveaux et les bons dossiers obtiendront des rabais sur leur crédit immobilier.
Des projets plus chers. Létude de l'Observatoire CSA/Crédit Logement constate une progression du coût global des opérations de 3,7% sur les dix premiers mois de cette année. En moyenne, un crédit immobilier (capital et intérêts) représente quatre années de revenus en octobre 2016 contre 3,80 années un an auparavant. Cest lun des niveaux les plus élevés depuis une quinzaine dannées. Il faut remonter à 2002 pour trouver un coût global inférieur à 3 années de revenus
Primo-accession et hausse des prix. « Lévolution du coût des opérations est logique dans le contexte de développement de la primo-accession et de retour des ménages modestes », estime lObservatoire. Les revenus de ces emprunteurs sont plus bas ; pour eux, le montant dun projet représente davantage dannées de revenus. Cest encore plus vrai lorsque lon sait que leur apport est moins important que celui des secundo-accédants ou des ménages aisés. Et puis ils souscrivent des prêts longue durée, dont les intérêts sont plus élevés. Dans notre exemple, le prêt sur quinze ans compte 21 100 € dintérêts, celui sur vingt-cinq ans 45 000 !
Lapport personnel ne baisse presque plus. Son montant, après avoir beaucoup reculé, commence à se stabiliser. Il perd 0,8% sur les dix premiers mois de 2016, alors quil avait plongé de 6,2% en 2015, par exemple. Depuis près de deux ans, les banques accordent plus facilement des prêts dits « à 100% », qui couvrent le prix du logement, lapport finançant les frais de notaire. Des formules là encore bien adaptées aux jeunes et aux primo-accédants. Mais il semble bien que le système commence à trouver ses limites. Sans doute faut-il y voir un comportement mature des emprunteurs. Ils savent en effet que lapport personnel, même minime, reste lune des clés pour obtenir un bon crédit immobilier.