Crédit immobilier : vers la fin de la baisse des taux ?

Pierre Chevillard
Mis à jour par
le 18 octobre 2016
Rédacteur en chef chez PAP.fr

Après des mois de baisse, octobre 2016 marque le début de la stabilisation pour les taux des crédits immobiliers. Mais les banques accordent encore de gros rabais aux emprunteurs qui présentent de bons dossiers de prêt.

© Fotolia/ Maria.P

La fête serait-elle finie ? « Pour la première fois depuis neuf mois, les taux des barèmes bancaires marquent le pas et se stabilisent dans la quasi-totalité des régions françaises, à l’exception de l’Ouest et du Sud-ouest où nous enregistrons quelques ajustements baissiers », affirme Maël Bernier, directrice de la communication du courtier Meilleurtaux.com. « Il semblerait que les banques commencent à réduire leur course aux taux bas et qu'une période de stabilité s'amorce », confirme Cécile Roquelaure, directrice Communication et Etudes du courtier Empruntis.com.

Les taux touchent le fond. D’après les baromètres des courtiers en crédit immobilier, le taux brut moyen sur vingt ans hors assurances et coût des garanties n’a cessé de reculer entre fin novembre 2015 et fin septembre 2016. Sur cette période, il est passé de 2,55 à 1,60%. Mais depuis une quinzaine de jours, il reste solidement calé sur cette dernière valeur. Toutes les autres durées, courtes ou longues, sont concernées par ce statu quo.

Crédit : où en sont les taux immobiliers ?

   Moyenne  Minimum  Maximum
 15 ans  1,40%  0,90%  2,25%
 20 ans  1,60%  1,08%  2,60%
 25 ans  1,85%  1,25%  2,85%

Source : Empruntis.com au 17/10/2016. Taux bruts hors assurances, frais annexes et coût des garanties.

Les raisons de la stabilisation. Le taux de l’Obligation assimilable du Trésor à dix ans (OAT 10 ans), qui sert de référence pour la fixation des taux immobiliers, remonte de 0,18 à 0,36% entre le 3 et le 17 octobre 2016. Les banques, dont les marges sont fragilisées par la chute du prix de l’argent, ne peuvent sans doute plus descendre outre mesure leurs barèmes de taux immobiliers. Enfin, la majorité d’entre elles a atteint ses objectifs commerciaux pour 2016, ce qui là encore milite pour la stabilisation.

Pas de hausse en vue. Pour autant, pas question de paniquer. Le rebond de l’OAT est acceptable pour les prêteurs. Soucieuse de relancer l’économie du Vieux Continent, la Banque centrale européenne (BCE) maintient sa politique d’argent abondant et gratuit. Le scénario le plus probable : la stabilité au moins jusqu’à la fin de l’année. Surtout, personne ne parie sur une hausse à court ou moyen terme. « Les conditions de financement immobilier restent excellentes », résume Cécile Roquelaure.

Promotions pour les bons dossiers. Surtout, la stabilité des barèmes n’est qu’apparente. En réalité, les taux continuent de baisser. Du moins pour les bons dossiers. « Les banques cherchent des clients et pour les attirer, elles sont prêtes à leur accorder des taux inférieurs à leurs barèmes officiels », indique Ludovic Huzieux, directeur associé d’Artemis Courtage. Sur vingt ans, les particuliers qui présentent ces fameux bons dossiers empruntent facilement à 1,40 voire 1,20%, les meilleurs profils obtenant des taux inférieurs à 1,10% hors assurances et coût des garanties.

Crédit immobilier : la baisse des taux, c’est vous !
Obtenir un bon taux, c’est présenter un bon dossier. Mais c’est quoi, un bon dossier ? C’est essentiellement une mensualité de prêt qui ne dépasse pas le tiers des revenus nets de charges, des comptes bancaires dans le vert, être en CDI, avoir un peu d’apport personnel, veiller à ce que le reste à vivre et le saut de charges soient raisonnables. Ensuite, il faut visiter plusieurs établissements et les mettre en concurrence. Une mission que l’on peut confier à un courtier. « C’est gratuit, confidentiel car ils sont tenus au secret professionnel et c’est efficace car ces intermédiaires connaissent les critères et la politique commerciale des banques », explique Pascal Beuvelet, président fondateur d’In&Fi Crédits. Pour en savoir plus, cliquez ici et ici.

Les bonnes affaires continuent ! En 2017, le marché du crédit immobilier a toutes les chances de fonctionner sur les mêmes fondamentaux. Mieux : les banques devraient relancer la guerre des taux pour augmenter leur portefeuille de clients, comme elles l’ont fait sur les dix premiers mois de 2016. Une tendance renforcée par l'épuisement des rachats de crédit, qui comptent actuellement pour 45% de la production de prêts immobiliers d'après de la Banque de France.


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