Immobilier : le marché va-t-il s’effondrer en 2025 si aucun gouvernement ne tient ?

Le secteur immobilier traversait déjà une période difficile : hausse des coûts de construction, ralentissement des transactions et difficultés croissantes pour les primo-accédants à financer leurs projets. La censure du gouvernement n’arrange rien à cette affaire.

Des réformes indispensables, mais sur la sellette !

Certaines mesures récemment proposées, comme l’élargissement du Prêt à taux zéro (PTZ) ou des aides spécifiques pour relancer la construction, risquent de rester en suspens. Ces réformes, pourtant cruciales pour faciliter l'accès à la propriété et dynamiser l'offre de logements, pourraient être reléguées au second plan en raison de l'instabilité politique.

🤷‍♀️ On ignore tout du prochain gouvernement, de la même manière que l'on ignore si ce gouvernement survivra aux exigences des divers partis politiques. Les prochaines semaines/mois seront capitales pour le marché immobilier. Une instabilité accrue, avec des motions de censure répétées, pourrait faire perdre un temps considérable à un secteur qui n'a justement plus de temps à perdre !

Un attentisme redoublé chez les acheteurs ?

Face à ce flou, les acheteurs pourraient se montrer plus hésitants. L'attentisme sera forcément de mise, au moins dans les premières semaines. Les projets déjà engagés ne seront pas concernés, mais tout candidat à l'accession un peu prudent ou hésitant se mettra sur la touche, en toute logique.

👉 Tout cela rend risque de compromettre les signes de reprise que l'on constatait un peu partout, notamment sur nos supports, où les acheteurs étaient plus présents : + 6 % par rapport à 2023.

Le salut du marché immobilier par les taux d'intérêt ?

Si l’incertitude politique peut freiner certaines initiatives, le marché immobilier peut toutefois compter sur un soutien de taille : la baisse des taux d'intérêt. À ce jour, ils continuent de diminuer, offrant une fenêtre de tir particulièrement intéressante pour ceux qui souhaitent emprunter.

↘️ La Banque centrale européenne (BCE) a d'ailleurs annoncé une nouvelle baisse de ses taux directeurs lors de sa réunion du 12 décembre. Cette décision peut alléger les coûts de financement des banques et favoriser de nouveaux ajustements à la baisse des taux de crédit.

Des taux stables malgré les secousses politiques ?

Cet été, lors de la dissolution de l’Assemblée nationale, la surprise avait été telle que la plupart des acteurs du marché de l'immobilier avaient redouté un emballement des marchés financiers et une hausse des taux d'intérêt, par ricochet. Que nini. Les taux ont continué à baisser durant toute cette période !

Les premiers signes des marchés financiers, au lendemain de cette motion de censure, ne sont pas alarmants et il se peut que l'exemple de cet été se reproduise pour les semaines/mois à venir.

👉 Les taux pourraient permettre au marché de résister à un contexte politique tendu, où investisseurs et acheteurs les plus réactifs pourraient tirer parti de cette période pour concrétiser leurs projets, avec des prix parfois plus bas.

Les banques toujours à l’affût du client

Les banques sont plus que jamais en quête de nouveaux clients. En décembre, de nombreuses institutions ont baissé leur taux d’intérêt de crédit, offrant un taux moyen de 3,35 % sur 20 ans. Les meilleurs dossiers peuvent même prétendre à un taux proche de 3 %. Ces démarches témoignent d'une volonté de soutenir l'accession à la propriété, malgré les turbulences politiques.

Hausse ou baisse des prix en 2025 ?

La réponse est plus qu'incertaine. Les prédictions immobilières doivent se frotter à de nombreux agents extérieurs : inflation, guerres, instabilité politique. Toutefois, la synergie actuelle étant fondée sur la baisse des taux, il n'est pas impossible que les prix remontent si les taux continuent leur tendance baissière.

Avec la baisse des taux, un retour massif des acheteurs aura un effet sur le volume de ventes, et donc, in fine, les prix. D'autant plus que nous sommes toujours dans un marché où la construction est au point mort, ou presque. L'absence d'un vaste PTZ aura comme effet de concentrer toute la demande sur l'ancien, comme c'est déjà le cas.

🙋‍♀️ En conclusion

Tout cela permet donc de garder un peu la tête froide, en attendant qu'un gouvernement nouveau ait le courage (et le temps !) de reprendre et les mesures d'urgence et les mesures de fond, afin de permettre à notre secteur d'offrir un niveau de logement acceptable pour tout ménage.