
Les Notaires de France viennent de publier leur note de conjoncture immobilière. Riche de statistiques sur lancien, ce document confirme les excellents chiffres de 2018. Lan dernier, 970.000 logements ont été vendus. Cest le plus haut score jamais enregistré, effaçant le record de 2017 (968.000 mutations). Surtout, létude des Notaires de France dresse le bilan et trace des perspectives concernant lévolution des prix. Une belle occasion de savoir si la phase dinflation entamée mi-2015 va durer ou si le mètre carré va finir par se calmer.
Baisse des taux immobiliers. Pour les notaires, le tonus du marché constaté en 2018 tient dabord à dexcellentes conditions de crédit. Le taux moyen toutes durées confondues a tourné lan dernier entre 1,44 et 1,49 % hors assurances selon lObservatoire Crédit Logement/CSA, tout près du plancher record de lautomne 2016 (1,35 %). De leur côté, les banques ont assoupli leurs critères (allongement des durées demprunt, développement des prêts sans apport personnel). De quoi stimuler des candidats à lachat immobilier déjà très motivés.
Pas deffet Gilets jaunes. Les Français ont en effet la pierre dans le sang. « 77 % dentre eux estiment préférable dêtre propriétaires de son logement », remarque une récente étude de lObservatoire Société et Consommation réalisée auprès de 4.000 personnes. Ils comptent aussi bâtir un patrimoine durable. « Limmobilier reste une valeur refuge qui ne connaît que peu déquivalents », confirment les Notaires de France. Et d'ajouter : « La confiance des particuliers dans ce marché ne semble pas atteinte par les mouvements sociaux touchant chroniquement la France depuis plusieurs mois ». Bref, rien n'empêche les acquéreurs de se lancer !
Prix : lheure des inégalités. Le dynamisme des ventes saccompagne dune hausse des prix de lancien de 3,2 % en 2018 au plan national. Là encore, pas de quoi décourager les acquéreurs. Mais attention : la note de conjoncture des notaires distingue plusieurs marchés. « Les tendances haussières de lIle-de-France et de quelques métropoles régionales (Nantes, Rennes, Lille, Lyon et Bordeaux pour lessentiel) ne résument pas à elles seules le marché immobilier au plan national », explique-t-elle. Selon le document des notaires, 45 % des départements connaissent une hausse du prix des appartements, 40 % affichent une baisse, 15 % restant stables.
La hausse, toujours Les indicateurs avancés des notaires, basés sur les avant-contrats, révèlent une hausse des prix de lancien de 3 % en rythme annuel en mai 2019. LIle-de-France poursuit son ascension (voir encadré). En régions, « les prix des appartements à Toulouse, Bordeaux, Rennes, Nantes et Bordeaux continueraient de progresser entre 5 et 10 % par an. A Marseille et Montpellier, les prix se stabiliseraient », signalent les Notaires de France. Côté maisons, la hausse resterait de mise dans les principales agglomérations « à lexception de Toulouse qui se stabiliserait ».
Fracture immobilière. Dautres villes connaissent une situation plus contrastée. Les prix des appartements baissent par exemple à Grenoble, à Orléans ou à Nancy. Brest, Limoges et Toulon enregistrent un recul du prix des maisons. La situation se complique dans certaines villes moyennes qui connaissent des difficultés économiques. « La corrélation entre la vigueur du marché immobilier et lévolution du marché du travail se vérifie. La fracture entre deux France saffirme un peu plus sur un marché qui ne reste dynamique que dans les zones économiquement fortes », analysent les notaires.
Nouvelles hausses en vue. Au bout du compte, les prix de lancien devraient continuer leur hausse sur les marchés dynamiques, mais à des rythmes inférieurs à ceux observés ces derniers mois. Les notaires, eux, entrevoient « un mouvement de stabilisation ». Les villes en perte dattractivité connaîtraient toujours un recul. Ce dernier pourrait satténuer grâce aux projets de revitalisation des centres-villes lancés par le gouvernement (Plan action cur de ville, Opérations de revitalisation des territoires).
2019 : un bon cru pour lancien. Lévolution des prix ne devrait pas peser sur lactivité. Grâce à la politique accommodante de la banque centrale européenne (BCE) et à des indices financiers très bas, les banques vont maintenir des conditions de crédit attractives au moins jusquà la fin de cette année. Lenvie dacheter sera toujours là. Elle pourrait même se faire plus pressante, la pierre restant un bon moyen de préparer une retraite qui sannonce plus quincertaine. Reste que la hausse des prix va peser sur le pouvoir dachat immobilier. Résultat : lancien devrait enregistrer dans les 930.000 à 950.000 ventes en 2019. Le troisième meilleur score depuis que les statistiques existent !
Immobilier ancien : ventes et prix en hausse pour l'Ile-de-France
Entre décembre 2018 et février 2019, 41.410 logements anciens ont été vendus en Ile-de-France, une hausse de 4 % par rapport à la même période de 2018 révèle la dernière note de conjoncture des Notaires du Grand Paris. Ce volume des ventes dépasse de 19 % sa moyenne annuelle sur les dix dernières années. La petite couronne reste globalement stable. En grande couronne, où loffre est plus étoffée et les prix moins élevés, les transactions bondissent de 15 % pour les appartements et de 8 % pour les maisons. A Paris, les ventes reculent de 4 %, la faute à une offre ténue et à des prix stratosphériques.
Prix : Paris presque à 10.000 /m². En février 2018, le mètre carré parisien atteint 9.670 , en hausse de 6,4 % sur un an. Il devrait atteindre 9.920 en juin. La barre symbolique des 10.000 se rapproche ! Les prix accélèrent en petite couronne. A fin février, le mètre carré moyen des appartements atteint 4.730 , en hausse de 4,4 %, un rythme qui monterait à 5,3 % en juin prochain. Les maisons (372.000 lunité) verraient leur rythme de hausse passer de 5,9 à 5 %. En grande couronne, le mètre carré moyen en collectif monte à 2.970 , avec une augmentation de 0,4 % par an en février et sans doute de 1,2 % par an en juin. En individuel, il faut compter sur un prix à lunité de 284.000 . Le rythme de progression atteint 2,8 % en février et devrait se situer à 3,4 % en juin selon les indicateurs avancés des Notaires du Grand Paris.
Le vrai prix de votre logement
Les chiffres des notaires ne sont que des moyennes et traitent limmobilier ancien au plan macro-économique. En dautres termes, le prix dun logement tient à quantité de facteurs : état général, performance énergétique, charges et surtout emplacement. Que vous soyez vendeur ou acquéreur, vous disposez de nombreux outils pour réaliser une estimation objective de votre maison ou de votre appartement. Pour en savoir plus, reportez-vous à notre grand dossier Bien fixer le prix de vente de votre logement.