Pionnière sans le savoir ! Muriel Trichasson fait partie des rares syndics à avoir organisé sa première assemblée générale de copropriété en visioconférence le 14 mai à Rennes, quelques jours après le début du déconfinement.
Une assemblée générale dématérialisée à expliquer. Soucieuse de lutter contre labsentéisme dans ces réunions, cette directrice générale du cabinet DLJ gestion avait fait voter lan dernier la possibilité dutiliser la visioconférence comme lautorisait la loi. La crise sanitaire rendant impossible la tenue des assemblées générales dans les conditions habituelles, la professionnelle a choisi la visioconférence pour une copropriété de 33 lots. Elle a contacté le conseil syndical qui a informé tous les copropriétaires des différentes modalités de vote : physique, visioconférence ou pouvoirs.
Allier dématérialisation et vote physique. Cette professionnelle de 44 ans a aussi expliqué aux copropriétaires par mail quelle ne pourrait pas accueillir plus de 10 personnes dans sa salle, conformément aux règles sanitaires. Seuls neuf copropriétaires dont deux membres du conseil syndical (CS) ont pu pénétrer dans le local du syndic, les 23 autres copropriétaires dont un membre du CS participant quant à eux en visioconférence.
Des débats apaisés. Ces participants se sont connectés à la réunion Teams pour adopter les différentes résolutions comme lapprobation des comptes et le vote du budget prévisionnel. Il leur suffisait dannoncer sils votaient contre ou sabstenaient. Pour vérifier le décompte des voix, Muriel Trichasson a ensuite cité à haute voix le nom des copropriétaires ayant voté contre ou sétant abstenu. Les copropriétaires dont le nom naurait pas été cité pouvaient ainsi se manifester. A limage dune AG classique, les copropriétaires on-line ont pu poser des questions. Dès la prise de parole dun intervenant, son image apparaissait à lécran de tous les participants. « Les débats ont été plus apaisés », observe Muriel Trichasson. « Il y avait un respect plus important car personne ne coupait la parole à lintervenant. »
Une participation aux assemblées générales en hausse. Deux heures ont été suffisantes pour le vote des résolutions soit la même durée quune assemblée générale classique. Et aucun incident technique nest survenu. Une expérience jugée positive tant du côté des copropriétaires que du syndic qui, ayant déjà utilisé la visioconférence à deux reprises, a programmé de nouvelles assemblées générales en visioconférence dici le 6 juillet. De quoi inciter les copropriétaires à participer à ces réunions essentielles au bon fonctionnement des copropriétés. « Grâce à la visioconférence, des investisseurs ont participé à lassemblée générale alors que les années précédentes, ils nétaient pas là », remarque la professionnelle qui souhaite aussi démontrer que les syndics peuvent être à la pointe en organisant des AG dématérialisées. « Il faut briser cette image de vieux syndic. »
Assemblées générales : un vote à la carte
Depuis la loi du 22 janvier 2022 renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, une assemblée générale de copropriété peut être désormais organisée de manière totalement dématérialisée sur simple décision du syndic. Il nest plus nécessaire que lassemblée générale de copropriété ait voté cette possibilité. Le syndic peut utiliser tout moyen électronique comme la visioconférence, laudioconférence pour faire voter les différentes résolutions. Le vote par correspondance est aussi possible pour les copropriétaires qui le souhaitent. A noter que lordonnance a modifié les règles concernant les pouvoirs. Un mandataire recevant plus de 3 pouvoirs peut détenir jusquà 15 % des voix du syndicat des copropriétaires et non plus 10 %. Ces mesures sont valables jusquau 31 juillet 2022.