Assurance de prêt : la loi Lagarde à la peine
À l’occasion du dixième anniversaire de la loi Lagarde, PAP dresse le bilan de ce texte qui permet aux emprunteurs de souscrire une autre assurance que celle de la banque prêteuse. Promesse de réelles économies, elle peine pourtant à s'imposer dans le monde du crédit immobilier.

Ouvrir à la concurrence un secteur jusque-là marqué par la mainmise des banques, et redonner du pouvoir dachat aux acquéreurs... Cest là tout lobjectif de larsenal législatif déployé autour de lassurance emprunteur depuis les Loi Lagarde, Hamon jusqu'à l'Amendement Bourquin de la loi Sapin II. Mais dix ans après une première mise en uvre, le bilan s'avère mitigé. En cause ? Le manque de souplesse de certains établissements bancaires qui n'entendent pas renoncer aussi facilement à leurs contrats groupe, sur lesquels ils enregistrent de confortables marges.
Une assurance obligatoire. Adossée au crédit immobilier, lassurance décès-invalidité est imposée par la banque qui accorde le prêt. Depuis 2010, la Loi Lagarde permet à lemprunteur de choisir librement son assurance auprès dun prestataire extérieur. Cette délégation dassurance coûte deux à trois fois moins cher que le contrat groupe. « Le poids de lassurance dans le crédit est plus élevé que jamais et les écarts de tarifs entre les offres sont considérables », confirme Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.com. L'optimisation efficace du coût dun crédit passe par un choix éclairé de cette assurance, avant même la négociation du taux, assure le cabinet de conseil en assurance BAO.
Des emprunteurs frileux. Pourtant peu de particuliers s'emparent du sujet. Selon la Fédération française des assurances, en dix ans, seuls 15 % des emprunteurs ont franchi le pas de la délégation dassurance. Dans son étude sur l'assurance emprunteur parue le 1er juillet 2020, Securimut enfonce le clou en signalant que la part des candidats qui souscrivent une assurance de prêt en dehors de leur banque au moment du crédit a régressé de 20 % au cours des dernières années...
Accès difficile. Et Securimut de dénoncer les écueils rencontrés par ceux qui souhaitent déléguer leur assurance : délais trop courts, manuvres dilatoires des banques ou encore mauvaise information. Un climat délétère également signalé par le comparateur dassurances Magnolia.fr et par les courtiers en crédit immobilier. Ces derniers pointent par exemple des quotas dassurances alternatives imposés par les banques, privant nombre demprunteurs de belles économies sur leur prêt. Pire : si ces professionnels refusent de céder, les banques menacent de ne pas renouveler leurs conventions de partenariats
Garanties équivalentes. La polémique porte aussi sur les garanties du nouveau contrat. Le prêteur doit évaluer si les garanties proposées par lassureur externe sont de niveau équivalent à celles quil demande dans le cadre de son contrat groupe. La question déquivalence étant souvent complexe, « les banques ont tendance à refuser aisément un contrat délégué au motif de non-équivalence des garanties », détaille le courtier Credixia. Des refus abusifs, selon certains professionnels puisque positionnés sur des équivalences à peu de valeur ajoutée pour le risque garanti. Pour faciliter les démarches, ces critères sont indiqués dans la Fiche Standardisée dInformation (FSI), obligatoirement remise par la banque en amont de loffre de prêt.
Recours de lemprunteur. Tout emprunteur qui se voit refuser le changement d'assurance quand bien même l'équivalence de niveau de garantie serait respectée, est invité à formuler une réclamation auprès du médiateur de la banque et de l'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution). A signaler, le projet de loi ASAP (Accélération et simplification de l'action publique), qui doit être débattu très prochainement à lAssemblée Nationale, intègre des mesures de simplification qui visent à rendre effectif le libre choix de lassurance emprunteur. Affaire à suivre de près !
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