Immobilier locatif : le marché redémarre mais les loyers baissent

Pierre Chevillard
Mis à jour par
le 26 novembre 2015
Rédacteur en chef chez PAP.fr

Le marché locatif privé est de plus en plus actif selon l’Observatoire spécialisé Clameur. Mais les loyers perdent 1,1 % sur un an, ce qui entraîne un recul de l’entretien et de l'amélioration des logements.

© Clameur

Bonne nouvelle. Le marché immobilier locatif privé retrouve des couleurs selon une étude de l’Observatoire spécialisé Clameur. D'après ce document, le taux de mobilité résidentielle des locataires atteint 30,9 % à fin novembre 2015. En clair : trois locataires sur dix ont changé de location sur les onze premiers mois de cette année. Le taux de mobilité est descendu à 26,3 % en 2013 et n’a cessé de remonter depuis.

Loyers : les quatre infos essentielles à connaître

  • L’activité locative repart. Le taux de mobilité des locataires atteint 30,9 % à fin novembre 2015 (26 % en 2013, 27 % en 2014).
  • Les loyers baissent. Ils reculent de 1,1 % à fin novembre 2015. Les studios et T1 sont les plus touchés. Les T4 et les T5 augmentent très légèrement.
  • Un patrimoine moins entretenu. 23 % des logements locatifs sont remis sur le marché après travaux en novembre 2015, contre 44,2 % entre 2009 et 2014.
  • La vacance locative augmente. Elle atteint six semaines en moyenne (+ 23 % depuis 2008) et représente une perte annuelle de 3,6 % des loyers. Source : Clameur/novembre 2015

Marché locatif : l'activité par régions. Le taux de mobilité progresse de 3 % et plus dans la plupart des régions. La croissance est plus modérée en Ile-de-France, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Rhône-Alpes (de 0,5 à 1,5 %). Seul le Limousin enregistre une baisse (- 0,7 % sur les neuf premiers mois de l’année). L’étude Clameur note par ailleurs que malgré la reprise du marché locatif, « le risque d’une crise de l’offre se précise sur les villes où les déséquilibres des marchés sont déjà prononcés (Lille et Paris notamment) du fait de l’insuffisance de la construction. »

Les loyers baissent surtout pour les studios et les T1. Sur un an, le prix moyen des loyers recule de 1,1 % révèle Clameur, alors qu’ils augmentaient de 1,1 % par an depuis 2006. Les studios et les T1, qui représentent 22,2 % de l’offre locative privée, sont les plus touchés, avec une diminution de 2,4 %. Les deux pièces (un tiers du marché) restent dans la moyenne (- 1,1 %). Statu quo pour les T3 (26,5 % du parc) qui ne perdent que 0,3 %. Les quatre pièces (12,1 % du marché) progressent de 0,3 %, alors que les T5 et plus (6 % de l’offre) ne bougent pratiquement pas avec une hausse de… 0,1 % sur un an.

Les loyers dans les villes de plus de 148 000 habitants en novembre 2015 (source : Clameur)

 Ville Loyer 2015 (€/m²)  Variation sur un an
 Bordeaux  12,8  + 0,9 %
 Reims  12,3  + 0,9 %
 Le Mans  9,0  + 0,8 %
 Dijon  11,1  + 0,3 %
 Toulouse  11,9  + 0,1 %
 Angers  10,2  + 0,1 %
 Nice  15,4  - 0,1 %
 Saint-Etienne  7,7  - 0,3 %
 Grenoble  11,9  - 0,4 %
 Nantes  12,3  - 0,6 %
 Rennes  12,2  - 0,8 %
 Paris  24,9  - 1,3 %
 Nîmes  10,0  - 1,4 %
 Le Havre  11,3  - 1,6 %
 Toulon  10,7  - 1,7 %
 Lille  13,2  - 1,8 %
 Montpellier  13,6  - 1,9 %
 Strasbourg  12,4  - 2,1 %
 Lyon  12,7  - 3,3 %
 Marseille  12,0  - 4,1 %

Moins d’entretien. « La baisse des loyers de marché s’accompagne d’un relâchement de l’effort d’entretien et d’amélioration des logements » pointe Clameur. 16,5 % des biens remis en location ont fait l’objet de travaux depuis le début de 2015. C’est la même proportion qu’en 2014. Mais en 2011, 32,5 % des biens étaient refaits avant d’être remis sur le marché. Pour Clameur, cette tendance risque de remettre en cause l’application de la loi sur la transition énergétique : le faible niveau de loyers ne peut pas assurer un retour sur investissement correct pour le propriétaire-bailleur.

La vacance locative augmente. Elle atteint en moyenne six semaines à fin novembre 2015, un bond de 23,7 % depuis 2008. « Son niveau actuel équivaut à une perte annuelle de 3,6 % des loyers perçus » calcule Clameur. Pour compenser et séduire des locataires de plus en plus exigeants sur la qualité du logement, les propriétaires ont tout intérêt à réaliser des travaux. Rappelons que ces derniers sont déductibles des loyers, comme le permet la fiscalité immobilière. Ce qui permet aux bailleurs de réduire leurs impôts.


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