Immobilier : les vrais chiffres du viager en Ile-de-France

Pierre Chevillard
Mis à jour par Pierre Chevillard
le 3 novembre 2017
Rédacteur en chef chez PAP.fr

Chaque année, environ 500 logements sont vendus en viager sur l’ensemble de la région parisienne. Qui sont les acquéreurs ? Quelles sont les sommes versées ? Quels sont les biens immobiliers concernés ? Une étude de la Chambre des notaires de Paris Ile-de-France répond !

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Le viager en Ile-de-France ? C’est un micromarché. Selon une étude de la Chambre des notaires de Paris du 26 octobre 2017, il compte pour environ 300 à 700 ventes en 2016 sur l’ensemble de la région, alors que le marché francilien de l’ancien a enregistré au total 161 140 transactions l’an dernier. « Ce mode de vente est peu répandu sans doute parce qu’il apparaît comme complexe dans ses modes de calcul et incertain », expliquent les notaires de la région parisienne.

Viager : comment ça marche ?
Le vendeur ou crédit rentier encaisse lors de la transaction une somme appelée bouquet (en moyenne un tiers du prix du logement) et perçoit jusqu’à sa mort une rente viagère versée par l’acheteur, le débit rentier. Ce système permet au vendeur de toucher des fonds à la manière d’une retraite complémentaire, mais il se dépossède du bien. Par exemple, il ne peut plus le transmettre à ses enfants. L’acquéreur, lui, table sur une bonne affaire immobilière… qui va dépendre de la durée de vie du vendeur. Plus d’infos dans notre dossier La vente en viager.

Acheteur et vendeur. L’étude donne de nombreux chiffres sur le viager. Paris rassemble 45% des ventes en viager, 30% se situant en petite couronne (92, 93, 94) et 25% en grande couronne (77, 78, 91, 95). 80% des vendeurs sont des personnes seules (68% de femmes, 32% d’hommes), ils ont en moyenne 78 ans. Les acquéreurs ont en moyenne 48 ans. Dans 86% des cas, le crédit rentier reste dans le logement (viager occupé), le viager libre ne comptant que pour 14% des ventes. 76% des biens sont des appartements, pour l’essentiel des deux pièces parisiens. Les maisons, le plus souvent situées en petite et en grande couronne, comptent pour 24% des transactions.

Bouquet et rente viagère. « Sur l’ensemble de la région, la rente viagère permet d’obtenir un revenu complémentaire mensuel de 1 400 € pour les appartements et de 1 040 € pour les maisons », signale l’étude. Plus précisément, la rente atteint 1 580 € par mois à Paris (bouquet moyen à 124 300 €), 1 160 € par mois pour les appartements en petite et grande couronne (bouquet moyen à 56 500 €), 1 040 € par mois pour les maisons toujours en petite et en grande couronne (bouquet à 65 000 €).

Avantages et inconvénients du viager. Les notaires pointent la difficulté à trouver un acheteur : « il doit disposer d’un capital à investir et être capable d’assumer une rente à un horizon inconnu et sans connaître la date à laquelle il pourra prendre possession du logement. » En fait, c’est la nature même du viager, le pari sur l’avenir, qui définissent ses limites. « La vente avantagera soit le vendeur s’il bénéficie d’une durée de vie supérieure à la moyenne, soit l’acheteur si le vendeur décède prématurément », résument les notaires franciliens. Le film de Pierre Tchernia Le Viager ou les tribulations du notaire qui avait acheté le logement de Jeanne Calment sur ce principe sont encore dans toutes les mémoires.

Comment monétiser un logement ?
Au-delà de la vente classique et du viager, plusieurs systèmes permettent de rendre un bien immobilier liquide, autrement dit d’en dégager des capitaux.
Le viager hypothécaire. Il s’agit d’un prêt consenti par une banque sous forme de capital ou de rente et garanti par une hypothèque prise sur un bien dont l’emprunteur est propriétaire. De quoi obtenir un complément de revenus à l’âge de la retraite, tout en restant propriétaire du logement. Le crédit est remboursable au décès de l’emprunteur par la vente du logement. Si le produit de la vente est supérieur au montant prêté (capital et intérêts), le surplus revient aux héritiers. S’il est inférieur, la banque en est pour ses frais. Pour compenser ce risque, elle applique un taux d'intérêt deux à trois fois supérieur à celui des prêts immobiliers classiques.
La vente à réméré. C’est une vente avec faculté de rachat. Le vendeur cède son bien pour une partie de son prix et signe une convention d’occupation avec l’acheteur. Il lui verse une indemnité d’occupation, qui constitue le rendement pour l’acheteur/investisseur. Au terme d’une période fixée au contrat, le vendeur rachète le logement. Une solution à envisager pour ceux qui doivent apurer de lourdes dettes. Ils doivent aussi pouvoir réemprunter pour racheter le bien. Pendant la durée de la convention d’occupation, le vendeur reste chez lui.
Le portage financier. C’est une variante de la vente à réméré. Ici, c’est une société spécialisée qui se charge de l’opération et notamment de trouver un investisseur. Ce dernier est rémunéré par le loyer versé par le vendeur. Il s’agit le plus souvent d’une location meublée. Là encore, à une date prévue au contrat (le plus souvent cinq ans après la vente), le vendeur rachète le logement en souscrivant un crédit immobilier. S’il n’a pas les moyens de racheter, l’acquéreur/investisseur conserve le logement.


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