Voisins et logements : convivialité sous conditions

Annabelle Martinat
Mis à jour par Annabelle Martinat
le 25 mai 2018
Journaliste chez PAP.fr

A l’occasion de la fête des voisins, le baromètre Qualitel-Ipsos s’intéresse à nos rapports de voisinage. Si 85% des Français jugent entretenir de très bonnes relations avec leurs homologues de palier, ils sont 30% à signaler quelques déboires en raison de nuisances sonores.

© Rawpixel

Depuis plus de 15 ans, l'événement cherche à s'imposer comme un rendez-vous incontournable, et c'est plutôt réussi. Pour sa nouvelle édition, la fête des voisins devrait réunir près de 9 millions de Français séduits par la vocation première de ce grand rassemblement :  lutter contre l’individualisme dans les grandes villes en renforçant les liens de proximité et la convivialité.
 L’Association Qualitel* dévoile à cette occasion les résultats issus de son baromètre annuel sur la qualité de vie à la Maison. Les Français se déclarent plutôt satisfaits de leurs voisins de palier et jugent quasi unanimement entretenir de bonnes relations. Seule ombre au tableau susceptible de ternir cette belle cordialité affichée : les nuisances sonores, aggravées quand les logements sont de faible qualité. « Entre voisins, on s’entend bien, mais parfois un peu trop bien », déplore Bertrand Delambre, président de l’association Qualitel.

Bonne relation de voisinage. Une immense majorité des Français (85%) affirment entretenir de bonnes relations avec leurs voisins, voire très bonne pour 38% d’entre eux. Les + de 60 ans, les habitants de communes rurales et les occupants de maisons sont plus nombreux que la moyenne à avoir de « très bonnes » relations avec leurs voisins (respectivement 51%, 44%, 43%). A contrario, les moins de 25 ans, les habitants de l’agglomération parisienne et les occupants d’appartements sont moins nombreux à entretenir de très bons rapports avec leurs voisins (respectivement 26%, 30%, 28%).

© Qualitel-Ipsos

Le bruit empoisonne les voisins. Tout n’est pas pour autant rose entre riverains. Ainsi 30% des Français – et 42% des occupants d’appartements – reconnaissent avoir déjà connu des tensions avec leurs voisins pour des problèmes liés au bruit. Un chiffre qui monte à 69% pour ceux qui déclarent avoir de mauvaises relations avec leurs voisins, preuve que les nuisances sonores sont la première cause des conflits de voisinage.

Respect des voisins. Faut-il voir dans les résultats de ce sondage certaines des qualités communément attendues qui font de chaque résident un « bon voisin » ? Toujours est-il que les Français adaptent leur comportement pour maintenir la paix entre résidents. Ainsi, beaucoup d’entre eux indiquent qu’il leur arrive de baisser le volume de la télévision ou de la musique (70%) ou de renoncer à l’organisation d’une fête/soirée (35%), pour éviter de déranger leur voisinage.

Top des bruits gênants
Sur le podium des bruits considérés comme les plus gênants, sont cités les fêtes et les soirées (32% des occupants d’appartements se disent gênés) devant les éclats de voix (29%) et la circulation (24%). Sont également évoqués les bruits de conversations ou de rires, les disputes et les éclats de voix, les bruits liés aux enfants et aux bébés, les chasses d’eau et lave-linge, les bruits d’animaux domestiques et... les ébats amoureux de leurs voisins.

L’isolation acoustique en cause. Les nuisances sonores ne sont pas seulement le fait de comportements tapageurs, elles sont amplifiées par un défaut d’isolation acoustique des logements. Le défaut acoustique est après l’inconfort thermique, le deuxième plus fort sujet d’insatisfaction des Français en matière de qualité de leur logement. Et cela se traduit très concrètement dans la vie quotidienne des Français, en particulier les occupants d’appartements.

L’ancienneté du logement aggrave l’inconfort. Il existe une corrélation presque parfaite entre l’ancienneté du logement et le défaut d’isolation acoustique. Si les logements récents – moins de 10 ans – sont globalement bien isolés (seulement 17% d’insatisfaits en matière d’isolation acoustique), le taux d’insatisfaction grimpe à 25% pour les logements construits entre 1980 et 2007, et même à 40% pour les logements de la période 1945-1979.

© Qualitel-Ipsos

Pollution urbaine. Le facteur aggravant est évidemment la densité urbaine. Plus on habite une grande ville et plus on a de chances d’être réveillé la nuit, que les bruits viennent des voisins, de l’extérieur, ou de son propre logement. 77% des Parisiens sont occasionnellement réveillés la nuit, 64% des habitants de villes plus de 20 000 habitants, 54% pour les villes de moins de 20 000 habitants et 45% en zone rurale.

*Le Baromètre Qualitel-Ipsos mesure, chaque année, la qualité du logement telle qu’elle est perçue par les Français. Cette première édition repose sur une enquête d’opinion d’ampleur : 2 700 personnes interrogées, 80 questions posées.


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