Près d’un an après le choc du premier confinement, quelles sont les motivations et les profils des acheteurs qui recherchent une résidence principale ?

18 033 personnes ont répondu à l'enquête de PAP. Premier enseignement : changer de cadre de vie est la première motivation des acheteurs, à des niveaux jamais observés auparavant. Second enseignement : trois profils distincts animent désormais le marché de l’immobilier : les boomers (retraités ou en passe de l'être), les télétravailleurs et enfin les actifs qui n'ont pas accès au télétravail.

© PAP

L'amélioration du cadre de vie, nouveau mantra, tous profils confondus

A la question « Quelles sont les raisons qui vous conduisent à acheter un logement ? » c'est « l'amélioration du cadre de vie » qui arrive en tête des réponses, avec un taux de citation de 52,5 % loin devant les autres critères. Dans une précédente étude menée en 2016 par PAP, cette réponse était citée à 37,4 %, soit un bond spectaculaire de 15 points.

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Sur le même intervalle, d'autres critères restent inchangés : 28,9 % en 2021 citent « la taille du logement inadaptée » pour 29,4 % en 2016. De même, ils sont aujourd'hui 5,5 % à déclarer vouloir se rapprocher de leur lieu de travail pour 5,7 % en 2016.

Les motifs impérieux (contraintes familiales et professionnelles) arrivent loin derrière cette volonté d'améliorer son cadre de vie. Ainsi, les motifs familiaux (installation en couple, séparation, naissance) sont cités à 18,3 %, et les motifs professionnels (se rapprocher de son lieu de travail, mutation) sont cités à 10,8 %. Plus que jamais, le projet d'achat d'une résidence principale est un choix, une envie, et non une obligation. Dans le détail, certains profils sont encore plus sensibles à cette thématique du cadre de vie. Ainsi :

- L’ensemble des actifs citent cette réponse à 59,8 %

- Les foyers avec enfants : 59,4 %

- Les personnes vivant à Paris intra-muros ou dans les Hauts-de-Seine : 59.1%

- Les habitants de Seine-Saint-Denis : 66,1 %

Derrière cette tendance générale, on distingue trois profils d’acheteurs avec des comportements spécifiques : les boomers (retraités ou en passe de l’être), les actifs qui font du télétravail… et ceux qui n’en font pas.

Les boomers : libres, mobiles et avec un fort pouvoir d’achat immobilier

Libérés des contraintes de lieu de travail et des contraintes familiales, les boomers (retraités ou en passe de l’être) représentent 28,6 % des répondants. Pour eux, la retraite est une raison en soi de déménager : 62,1 % d’entre eux déclarent que la retraite est la motivation principale de leur achat. C’est ainsi le seul profil dont la principale motivation n’est pas l’amélioration du cadre de vie puisqu’ils ne sont que 31,9 % à citer cette réponse (contre 52,4 % pour l’ensemble des répondants). De même, la problématique de la taille du logement est moins marquée pour ce groupe qui ne la cite qu’à 19,0 % contre 28,9 % pour l’ensemble des répondants.

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Ils se distinguent par une capacité migratoire que l’on ne retrouve pas dans les autres groupes : ainsi, ils sont 42 % à déclarer rechercher un nouveau logement à plus de 100 km de leur lieu de résidence actuel. S’il y a un point qui les rapproche de l’ensemble des personnes interrogées c’est sur le type d’habitat recherché : ils sont 62 % à chercher une maison (61,2 % pour l’ensemble des répondants). Et ceux qui recherchent une maison sont ceux qui vont le plus migrer : près d’un sur deux (48,8 %) cherche une maison à plus de 100 km de son domicile actuel ! Quand, dans le même temps, ceux qui recherchent un appartement (37,9 %) ont un raisonnement contraire : 43 % recherchent dans le même secteur que celui où ils vivent actuellement.

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Plus logiquement, les retraités (et futurs retraités) se distinguent par le fait d’être très majoritairement propriétaires de leur résidence principale (79,7 %). De plus, ils sont 82,1 % à ne pas avoir recours au crédit pour financer leur future acquisition.

Pour les 17,9 % qui ont recours au crédit, leur apport personnel est conséquent, 53,1 % disposent d'un apport personnel de plus de 50 % du prix, et la durée du crédit est évidemment courte : 53,4 % recherchent un crédit de moins de 9 ans. Toutefois, 7,1 % d’entre eux déclarent avoir essuyé au moins un refus de crédit contre 6,3 % pour l’ensemble des répondants.

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Les télétravailleurs : jeunes, urbains, à l’abri des incertitudes économiques

C’est la révélation de la crise sanitaire : le télétravail. Subi et improvisé à la va-vite au début du premier confinement en mars 2020, celui-ci s’est progressivement installé comme un nouveau mode de travail pour une partie des Français. Parmi les répondants à l’enquête, ils sont 39,7 % à déclarer être concernés de manière durable par le télétravail, à raison d’au moins un jour par semaine. En termes d’habitat, cette pérennisation du télétravail n’est pas sans conséquence comme en témoignent les réponses spécifiques de ces profils.

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Les acheteurs concernés par le télétravail sont majoritairement jeunes (63,4 % ont moins de 45 ans) et en couple (67,7 %). Ils sont les plus sensibles à la question de l’amélioration du cadre de vie (66,7 % des répondants contre 52,5 % de l’ensemble des répondants) et considèrent que la taille de leur logement est inadaptée pour 38.5 % d’entre eux (contre 28,9 % pour l’ensemble des répondants).

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54,1 % d’entre eux déclarent que le télétravail a un impact sur leur projet immobilier :

- 44,1 % déclarent avoir besoin d’un espace dédié au télétravail dans leur futur logement.

- 19,9 % déclarent que le télétravail va leur permettre de s’installer plus loin de leur lieu de travail.

 Ils ont donc désormais besoin de plus d’espace… mais pas nécessairement d’une maison. Ils ne sont que 53,7 % à rechercher une maison, contre 61,2% pour l’ensemble des répondants. En effet, il s’agit des profils dont le mode de vie est le plus urbain. Par exemple, en Île-de-France, seuls 24,4 % d’entre eux habitent actuellement en Grande couronne… alors que les actifs qui ne télétravaillent pas sont 39 % à habiter en Grande couronne !

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La problématique du temps de transport est amoindrie pour ce groupe, mais l’éloignement est léger et sert simplement à trouver une plus grande surface. Une exception cependant : si seuls 10,3 % de l’ensemble des télétravailleurs recherchent à plus de 100 km de leur domicile actuel, leur part passe à 17,8 % chez ceux qui envisagent d’être à 100 % en télétravail (5 jours par semaine).

Côté financement, la crise sanitaire ne les a pas vraiment impactés : 35,8 % ont revu leur budget d’acquisition à la hausse ! Preuve que ces actifs sont épargnés des conséquences économiques de la crise sanitaire, notamment du chômage partiel. Ce qui leur permet d’envisager l’avenir avec confiance alors que près d’un répondant sur deux est un primo-accédant (43,6 %). Dans ces conditions, 87,3 % de l’ensemble des télétravailleurs vont avoir recours à un crédit pour financer leur acquisition. 58,7 % disposent d’un apport personnel de plus de 20 %, et seuls 8,7 % indiquent n’avoir aucun apport personnel. Résultats : ils ne sont que 5,5 % à indiquer s’être vu refuser au moins une fois un financement.

   Actifs télétravaillant  Actifs ne télétravaillant pas
 Apport personnel supérieur à 20 %  58,7 % 48,8 %
 Aucun apport personnel  8,7 % 16,4 %
 Au moins un refus de crédit  5,5 % 7,5 %

Les actifs ne télétravaillant pas : toujours dans le monde d’avant

Tous les métiers et toutes les fonctions ne peuvent s’exercer à distance. Et il existe une frange des actifs qui n’est pas concernée par le télétravail. Pour cette population, la recherche immobilière ressemble furieusement à celle du monde d’avant : parmi les motivations de l’achat, « Se rapprocher de son lieu de travail » ressort à 9,4 % contre 5,5 % tous profils confondus. Ces 9,4 % sont mêmes supérieurs aux données de l’étude de 2016, où cette réponse recueillait 5,7 % des suffrages.

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Cette catégorie d’actifs est également celle dont les motivations d’achat sont les plus sensibles à des évènements conjugaux : divorce et séparation (10,1 % Vs 5,7 % pour les actifs télétravaillant). On note parallèlement un taux plus élevé de familles monoparentales (13,5 % vs 8,8 % pour les actifs télétravaillant).

Et si les actifs ne télétravaillant pas indiquent eux aussi être motivés dans leur acquisition par une amélioration du cadre de vie (61,7 %), cela passe avant tout par le type d’habitat puisqu’ils recherchent très majoritairement des maisons (68,8 % des répondants). Mais pas d’exode rural en vue pour ces personnes qui concentrent leurs recherches pour 75,9 % d’entre eux, dans un rayon de 20 km autour de leur domicile actuel.

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Ces actifs, qui comprennent beaucoup de primo-accédants (48,7 % sont actuellement locataires depuis plus d’un an) se distinguent par des ressources financières moins importantes que pour les deux autres groupes (retraités / pré-retraités et actifs télétravaillant) : 16,4 % déclarent d’ailleurs ne disposer d’aucun apport personnel soit près du double des actifs en télétravail (8,7 %). Et cela passe par la case endettement, qui peut se révéler plus fragile que pour les actifs télétravaillant puisqu’on note qu’ils sont 7,5 % à avoir fait l’objet d’au moins un refus de financement (contre 5,5 % pour les autres actifs).

Conclusion

La crise sanitaire aura bel et bien eu un impact sur les comportements des acheteurs et leurs aspirations. D’une part, de nouveaux profils se dessinent sur la base des contraintes liées au travail. Et d’autre part, le cadre de vie l’emporte nettement sur les critères plus pratiques du monde d’avant. Preuve que le choix d’un logement répondait depuis des années à des contraintes utilitaristes (notamment liées au lieu de travail) et que lorsque ces contraintes s’estompent (télétravail) ou disparaissent (retraite), les acheteurs en profitent pour élargir leurs horizons.

Méthodologie

Enquête nationale réalisée du 15 au 22 mars 2021 inclus, via un questionnaire en ligne auprès de 18 033 personnes en recherche active sur PAP.fr, d’un logement à l’achat pour y établir sa résidence principale, en France métropolitaine.


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