Les Français ayant des capacités dinvestissement ont-ils confiance dans léconomie ? Comment réagissent-ils face aux réformes dEmmanuel Macron ? Quels sont leurs stratégies et leurs placements préférés ? Un sondage IFOP pour la banque UFF publié le 20 novembre dernier apporte des réponses chiffrées. Son principal enseignement : 70% de ces Français patrimoniaux, comme les appelle lUFF, ont une vision positive de lévolution des marchés financiers, un bond de 23% en un an. « Cest le score le plus important réalisé depuis la création de cet observatoire, en 2009 » commentent les auteurs de létude.
Intérêt et vigilance. 59% des sondés estiment que les réformes engagées par le gouvernement impacteront leur décision de placement. Il est vrai que lheure est à la transformation : en 2018, lISF sera remplacé par lImpôt sur la fortune immobilière (IFI), les placements financiers sortiront du barème progressif de limpôt sur le revenu pour être soumis à un prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax) de 30%, certaines aides à linvestissement locatif (dispositif Pinel) seront retouchées. Pour autant, les Français patrimoniaux sont loin de loptimisme béat : « 67% dentre eux déclarent faire davantage preuve de vigilance dans ce contexte de changement » indique létude.
Risques modérés. Le sondage montre un début de changement de mentalité. 50% des Français patrimoniaux sont prêts à prendre plus de risques, une progression de 6% en un an. Mais pas question de partir à laventure. Le premier critère pour un placement, cest son niveau de rendement pour 54% des sondés, devant la disponibilité des fonds (49%), le risque arrivant en troisième position (46%). « Seuls 6% des Français patrimoniaux sont prêts à prendre des risques forts en capital moyennant un rendement élevé » note le sondage. Autres éléments recherchés dans le cadre dun placement : la régularité de la performance pour 43% des sondés et la simplicité pour 36%.
Objectif patrimoine. Les motivations de linvestissement, elles, ne changent guère dune année sur lautre. Pour 48% des personnes interrogées, il sagit avant tout de se constituer des revenus complémentaires pour la retraite (50% en 2016). 38% veulent assurer lavenir de leurs enfants (33% en 2016). 35% veulent se doter dune épargne de précaution pour parer aux éventuels coups durs (33% en 2016). Ces trois stratégies, les plus recherchées, montrent que la prise de risque ne peut être que limitée. Peut-on envisager de perdre son capital lorsquil sagit de construire un patrimoine pour la retraite ?
La pierre en tête. Reste à savoir dans quoi placer son argent. Réponse : 65% des sondés pensent que cest le bon moment pour investir dans limmobilier locatif, loin devant les actions, les assurances-vie multi supports, les PEA-PME et autres assurances vie. Et cest lancien qui rassemble la majorité des suffrages (60% dopinions positives). Viennent ensuite les résidences senior (52%), les résidences étudiantes (51%), le neuf en défiscalisation Pinel (46%), les parts de SCPI (41%), les Etablissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes (40%). Avec son rapport risque rentabilité équilibré, limmobilier de placement garde incontestablement la cote. Une pierre dans le jardin de ceux qui comptent réorienter lépargne vers les entreprises.