Logement : comment lutter contre la pollution de l'air intérieur

43 % des Français se déclarent préoccupés par l'impact sur leur santé des composants chimiques entrant dans la fabrication des produits de notre quotidien. A juste titre semble-t-il, puisqu'une récente étude de l'observatoire de la qualité de l'air intérieur fait état d'une piètre qualité de l'air que nous respirons dans nos maisons. Celle-ci révèle un taux de pollution jusqu'à huit fois plus important qu'à l'extérieur.
Aux polluants de toujours, moisissures, bactéries, acariens.., s'ajoutent de nouvelles substances, héritage de l'introduction massive des produits de synthèse, présentes dans les colles, les vernis, les solvants, les parfums de synthèse. Les fameux COSV, composés organiques semi-volatils. L'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) estime de son côté à plus d'un millier le cocktail de substances chimiques auquel nous sommes potentiellement exposés au sein de nos logements. Si l'aération reste la consigne à retenir en priorité, certains gestes peuvent toutefois limiter les dégâts.

Pollution intérieure : les points à surveiller

Chauffage. Minimiser la pollution intérieure des maisons passe aussi par une installation de chauffage ad hoc. Faites vérifier votre chaudière avant la période froide par un professionnel qualifié et faites procéder une fois par an à une vérification complète. Si vous avez opté pour un chauffage au bois (poêles ou inserts), l'installation devra impérativement être étanche et l'arrivée d'air alimentant le foyer devra se faire impérativement sur l'extérieur. L'appareil devra également être labellisé Flamme verte et afficher 5 étoiles.

Ventilation. Ne perturbez jamais la circulation de l'air de votre logement. N'arrêtez pas les systèmes de ventilation mécanique (VMC), faites faire un entretien complet de votre VMC tous les trois ans environ, ne bouchez pas les ouvertures d'aération et surtout veillez à les maintenir propres. Des réflexes indispensables au maintien d'un air de qualité chez soi.

Ménage, entretien. Un logement nettoyé avec des produits toxiques n'est forcément pas un logement sain ! Evitez d'utiliser de façon intensive les pesticides, les parfums d'ambiance, ou les bougies. Privilégiez les produits d'entretien dotés d'un écolabel ou des nettoyants naturels comme le savon noir ou le vinaigre blanc. D'une manière générale, évitez le mélange de produits type javel et acide (détartrant) qui peuvent provoquer des émanations dangereuses.

Bricolage. Lisez les étiquettes et respectez les dosages et les consignes d'utilisation des produits. Sachez que la plupart des produits de construction, comme les revêtements muraux (cloisons, parquets, isolants, peintures, vernis et colles) et les peintures doivent être assortis d'une étiquette mentionnant leur niveau d'émission de substances volatiles polluantes sur une échelle allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions). Une étiquette à lire impérativement avant de faire son choix.

Aménagement. Votre mobilier participe aussi à la qualité de l'air intérieur. Evitez les meubles en panneaux de particules et privilégiez les meubles en bois massif brut. Trop peu de fabricants dévoilent les produits utilisés lors de la fabrication. La marque NF Environnement Ameublement et la norme Jouet EN 71-3 garantissent la maîtrise des émissions de COSV. Pensez aux fibres végétales, elles interviennent de plus en plus souvent dans la conception de nos objets du quotidien (la paille, fibre de coco, fibre de soja, fibre de bambou).

Pollution intérieure : pensez-y

La photocatalyse est un phénomène naturel par lequel un élément capte et utilise l'énergie des rayons de la lumière pour décomposer des substances organiques. Plusieurs fabricants ont intégré ce procédé dans leurs peintures et enduits qui ont ainsi la capacité d'améliorer l'air ambiant (odeurs, fumées et polluants organiques atmosphériques sont réduits). Certaines plaques de plâtre permettent d'absorber jusqu' à 80 % des formaldéhydes présents dans une pièce. Un modèle de toile de verre est également disponible et promet de capter jusqu'à 70 % des COSV présents dans l'air.

Les peintures écologiques sont exclusivement formulées à base de matières premières naturelles renouvelables et saines telles que des huiles végétales (lin ou tournesol), de la caséine, de la craie, de la cellulose et des pigments à base de terre ou de plante... Leur point fort ? Leur absence totale de toxicité et aucune émanation nocive. Idéales notamment pour les chambres d' enfants.