Quel chauffage choisir ?

Avec des énergies qui ne cessent d'augmenter (le gaz + 20% en un an, l'électricité + 6,4%, le fioul suivant le cours du pétrole), votre préoccupation c'est de vous chauffer et de produire votre eau chaude sanitaire au meilleur prix. Mais avec une chaudière hors d'âge ou des convecteurs électriques ressemblant à des grille-pain, maîtriser sa facture est difficile, voire impossible.

Seule solution, entamer des travaux de rénovation. Votre confort augmentera immédiatement et vos factures diminueront aussi. Mais attention, votre choix va vous engager durant de nombreuses années, alors autant ne pas vous tromper. Aujourd'hui l'offre est particulièrement étoffée et chacun peut trouver la solution correspondant à ses attentes et à son budget. Il y a les énergies connues depuis longtemps comme l'électricité, le gaz ou le fioul. Et puis, il y a de nouveaux venus comme l'aérothermie et le bois.

Et force est de constater qu'aujourd'hui le panachage de différentes énergies est devenu courant. On se chauffe au gaz et on produit son eau chaude avec des panneaux solaires. On se chauffe au bois et l'eau chaude sanitaire est assurée par un ballon thermodynamique... Tout est possible.

Le chauffage électrique

Si votre chauffage est électrique, modernisez-le ! Ce sera de loin la solution la moins coûteuse. Il suffira le plus souvent de remplacer les anciens radiateurs, probablement des convecteurs, par de nouveaux modèles plus performants. Il n'y aura en général que trois fils à brancher.

Les panneaux rayonnants

Si vous souhaitez améliorer votre confort à moindres frais, les panneaux rayonnants présentent aujourd'hui le meilleur rapport qualité/prix. Une partie de l'émission de chaleur (30 % en moyenne) se fait par rayonnement. Le confort est meilleur et la chaleur plus homogène. Comptez environ de 200 à 500 €.

Les radiateurs à inertie

Plus chers, les radiateurs à inertie diffusent une chaleur s'apparentant beaucoup plus à celle du chauffage central. Même éteints, lorsque par exemple la température souhaitée est atteinte, ils diffusent encore une chaleur douce durant plusieurs heures. Si certains utilisent un fluide caloporteur, d'autres placent leur résistance dans de la brique réfractaire ou de la pierre stéatite... Dans ce cas, le risque de fuite et de corrosion de la résistance est limité. Comptez entre 400 et 1 000 € par radiateur.

Les radiateurs à accumulation

Le radiateur à accumulation est une autre solution intéressante, à condition d'avoir souscrit un abonnement heures pleines/ heures creuses. Le radiateur emmagasinera la chaleur durant les heures creuses et la restituera pendant les heures pleines. Attention, les radiateurs à accumulation sont assez volumineux et lourds car leur bloc accumulateur est constitué de briques réfractaires à haute densité.

Plus leur masse sera importante, plus vous pourrez emmagasiner de chaleur. Ces radiateurs permettent d'économiser 40% sur le prix de l'électricité. Leur prix oscille entre 800 et 2 000 €.

Le chauffage central

Si vous disposez d'un chauffage central au gaz ou au fioul, vous allez probablement le conserver. En remplaçant votre vieille chaudière par un modèle moderne, votre prochaine facture baissera immédiatement. Les rendements seront bien meilleurs pour une consommation inférieure et les rejets de gaz dans l'atmosphère considérablement réduits.

Qu'elles soient au gaz ou au fioul, il existe trois grandes familles de chaudières : les hauts rendements, les basses températures et les chaudières à condensation. Les modèles de chaudière sont nombreux tant en version murale qu'au sol. Il est souvent difficile de s'y retrouver et de faire le bon choix.

Les chaudières à haut rendement

Les modèles les moins chers qui assurent néanmoins un bon niveau de performance sont les chaudières à haut rendement. Haut rendement signifie que la quantité d'énergie consommée est utilisée de façon optimale. Pour les budgets un peu serrés, ce sera un bon rapport qualité/ prix. On estime qu'elles permettent d'abaisser la consommation de 10 à 30 % par rapport à une vieille chaudière avec un rendement d'environ 90%.

Les chaudières basse température

Comme leur nom l'indique, les chaudières basse température n'élèvent pas l'eau de chauffage à de très hautes températures. Une température comprise entre 40 et 50 °C suffit pour se chauffer. À condition toutefois de disposer de radiateurs adaptés ou d'un plancher chauffant. Si vous possédez des radiateurs dits haute température, il faudra les remplacer par des modèles basse température. Si vous optez pour un plancher chauffant basse température, ce type de chaudière sera parfaitement adapté.

Les chaudières à condensation

Les chaudières à condensation sont aujourd'hui les plus performantes. Elles représentent désormais 40% des ventes. Ce genre de chaudière peut se raccorder à tout type d'installation de chauffage à eau chaude.

Toutefois, pour obtenir le meilleur rendement possible, il faudra qu'elle soit associée à des radiateurs adaptés dits « chaleur douce ». Ces radiateurs sont en effet dimensionnés pour une température de retour inférieure à 50 °C. Plus cette température de retour de la boucle de chauffage sera faible, plus la chaudière condensera et optimisera ses performances.

Si vous utilisez des radiateurs muraux non adaptés, nécessitant des températures de chauffe plus élevées, le point de condensation sera dépassé, les performances ne seront pas celles espérées et la plus-value sera difficilement récupérable.

Côté prix, il faut compter entre 2 500 et 4 500 €. Ces différences de prix s'expliquent en grande partie par le niveau de gamme de la marque.

Le chauffage au bois

Qu'il se présente sous la forme de bûches, de plaquettes ou de pellets, le bois réinvestit nos maisons. Si vous souhaitez vous chauffer et produire votre eau chaude sanitaire, il conviendra toutefois de bien calibrer votre chaudière.

Un matériel adapté

Tout dépend bien sûr de la surface habitable que vous souhaitez chauffer, de votre situation géographique et de votre niveau d'isolation. On estime que pour un logement de 100 m², compte tenu des paramètres à prendre en considération, la puissance de la chaudière à bois devra être comprise entre 5 et 21 kW (en moyenne).

Il est donc indispensable, avant de choisir tel ou tel modèle, de bien évaluer vos besoins afin de ne pas sous-dimensionner ou surdimensionner votre appareil. Au-delà des performances, l'autonomie sera un critère essentiel qui évitera des manipulations souvent fastidieuses qui dépendront à la fois du modèle choisi, de son usage et du type de bois de combustion.

Les chaudières à bûches

Les chaudières à bûches à tirage naturel disposent d'une autonomie moyenne comprise entre six et dix heures. Les chaudières à bûches à tirage forcé ou « turbo » disposent d'une autonomie moyenne comprise entre six et vingt heures.

L'autonomie d'une chaudière à bûches (qu'elle soit à combustion horizontale, inversée ou turbo) peut être améliorée par l'installation d'un ballon d'hydroaccumulation, qui stocke le surplus de chaleur produite par votre chaudière pour la restituer au circuit de chauffage et d'eau chaude lorsqu'elle est à l'arrêt.

Les chaudières à granulés

Enfin, les chaudières à granulés ou pellets disposent d'une autonomie pouvant atteindre un an si elles sont couplées à un silo de stockage. Entièrement programmables, elles peuvent assurer le hors-gel lors d'une absence prolongée, et vous garantir une maison chaude à votre retour.

Côté prix, les modèles les plus simples à chaleur montante, qui sont aussi les moins performants, se vendent entre 2 000 et 3 500 €. Comptez entre 3 000 et 7 500 € pour une chaudière à combustion inversée.

Les pompes à chaleur

Dans le cadre d'une rénovation, il est également possible de se chauffer et de produire l'eau chaude sanitaire avec une pompe à chaleur. Si la pompe fonctionne à l'électricité, sa consommation reste faible et surtout elle permet de faire économiser jusqu'à 60% sur votre facture de chauffage. La pompe prélève les calories dans l'air extérieur et les restitue dans la maison.

Les gammes de pompes à chaleur

On dit qu'elle est air/eau lorsque les calories prélevées à l'extérieur sont transférées à un circuit de chauffage. Les émetteurs de chaleur peuvent alors être un plancher chauffant (solution lourde), des radiateurs basse température et/ou des ventilo-convecteurs. La PAC est dite air/air lorsqu'elle chauffe directement l'air du logement par le biais d'un ou plusieurs ventilo-convecteurs à détente directe.

Attention, les PAC aérothermiques doivent souvent être secondées par un système de chauffage d'appoint pour pallier une éventuelle insuffisance quand il fait très froid. Dans ce cas en effet, l'efficacité de la PAC diminue et selon les circonstances, elle peut s'arrêter.

La PAC air/eau peut être envisagée en remplacement ou en complément de votre chaudière existante. Dans ce cas, la pompe à chaleur chauffe de l'eau qui alimente ensuite soit le réseau de radiateurs existant (basse ou haute température), soit un plancher chauffant ou des radiateurs.

Une pompe à chaleur haute température peut facilement remplacer la chaudière thermique existante d'un chauffage central. Dans ce type d'installation, la PAC fonctionne en priorité tant que son rendement se situe au-dessus d'un certain seuil de température. Au-dessous, la chaudière se met en marche pour couvrir tout ou partie des besoins de chauffage. La pompe à chaleur air/air présente l'avantage d'être facile à installer et c'est surtout la pompe à chaleur la moins chère.

Remplacer ses radiateurs

Si vous changez votre chaudière, il est peut-être nécessaire de remplacer aussi vos radiateurs.

Avec une chaudière à condensation

Pour tirer le meilleur rendement de votre chaudière, il faudra que vos radiateurs soient correctement dimensionnés. Un bon dimensionnement favorisera une eau de retour de vos radiateurs suffisamment froide (+ ou - 30 °C), indispensable pour une condensation maximale de la vapeur d'eau durant la saison de chauffe.

Plus la température de l'eau à la sortie de vos radiateurs sera basse, plus grande sera la quantité de vapeur d'eau condensée, et meilleur sera le rendement de votre chaudière. Le dimensionnement varie selon votre zone climatique. Si les chaudières ont vu leur performances augmenter ces dernières années, les radiateurs ne sont pas en reste non plus.

Formes, matériaux, réglages n'ont plus rien à voir avec les modèles d'autrefois. Aujourd'hui, ils offrent une chaleur douce et contrôlable.

Matériaux et prix

Côté matériaux, les radiateurs sont le plus souvent en acier ou en aluminium, mais la fonte fait un retour remarqué ces dernières années. Les radiateurs en acier sont les plus couramment utilisés. Simples, robustes, ils sont bien adaptés dans le cadre d'une rénovation. Toutes les tailles existent et question prix ils sont particulièrement bon marché.

Ils fonctionnent à 60 % par rayonnement et à 40 % par convection. Les radiateurs en aluminium ou en fonte d'alumine présentent l'avantage d'être légers, esthétiques et efficaces, ils gagnent des parts de marché. Enfin les radiateurs en fonte sont plébiscités pour leur inertie et leur côté rétro.

Leurs prix varient de 300 € à plus de 2 000 € l'unité selon les modèles. Certains fabricants de radiateurs proposent aussi des radiateurs « déco » qui participent alors pleinement à la décoration de la pièces. Certains sont habillés de miroir, de plaque de verre ou même sont peints comme des tableaux...

Chauffage et eau chaude

Si vous remplacez votre chaudière sachez que la production d'eau chaude est prioritaire par rapport à la demande de chauffage. Mieux vaut donc choisir une chaudière suffisamment puissante. La plupart des chaudières disponibles sur le marché combinent chauffage et production d'eau chaude.

Chaudière au sol ou murale ?

Les systèmes de production d'eau chaude varient selon que la chaudière fonctionne au fioul ou au gaz. Avec une chaudière au sol, l'eau chaude est stockée à température constante dans un ballon. Le réchauffement de l'eau s'effectue au fur et à mesure de la consommation et peut être programmé en fonction des habitudes de vie.

Avec une chaudière murale, plusieurs solutions existent. L'eau chaude accumulée est la solution à conseiller en cas de débit important. La production d'eau chaude peut être instantanée. Les modèles récents à allumage électronique permettent d'éviter l'effet douche froide et disposent très souvent d'une fonction « rapide » qui réduit l'attente pour l'eau chaude sanitaire.

Des solutions intermédiaires à mini-accumulation ou à micro-accumulation se développent Ces chaudières disposent d'un ballon d'eau chaude sanitaire de petite capacité (6 litres le plus souvent) qui va permettre de disposer instantanément de l'eau chaude et éviter ainsi le déclenchement de la chaudière.