Manifestement, le marché immobilier est immunisé contre la Covid-19. Cest ce que montrent les chiffres dévoilés par le Conseil supérieur du Notariat. De fait, lannée 2021 sannonce dores et déjà comme un excellent cru, avec sans doute un record de ventes. Une euphorie qui cache pourtant des inquiétudes. « il ny a plus de stock, tout le monde veut une maison et l'offre ne suffit pas. Cela crée un déséquilibre entre l'offre et la demande, déséquilibre qui entraîne une augmentation des prix assez forte » pointe Me Thierry Delesalle, notaire en charge des statistiques immobilières nationales au Conseil supérieur du Notariat.
Une très belle année. Avec un peu moins de 1 200 000 transactions sur douze mois glissant (1 198 000 exactement à fin octobre 2021), 2021 fera partie des belles années immobilières. Les ventes ont augmenté de + 14,5 % par rapport à la même période de 2019, autrement dit avant la pandémie. « Une progression absolument remarquable » note Frédéric Violeau, lui aussi notaire en charge des statistiques immobilières nationales.
Changement détat desprit. Plus despace, moins cher et meilleure qualité de vie, voilà le triptyque sur lequel repose le comportement des acquéreurs. La crise sanitaire et le développement du télétravail ont amené les Français à se recentrer sur leurs besoins essentiels expliquent les notaires. Du coup, ce dynamisme profite particulièrement aux communes les moins densément peuplées où les achats de maisons sont en hausse depuis 2019. Cest aussi une réponse des acquéreurs à la cherté des biens immobiliers dans les grandes métropoles.
Des prix qui augmentent partout. Daprès le Conseil supérieur du notariat, sur un an les prix des appartements anciens ont progressé de 5,2 % sur un an. « Ils augmentent plus vite en province (+7,5 %) qu'en Île-de-France (+2,5%) » précise Frédéric Violeau. La responsable de cette inflation, cest la maison ancienne, le produit phare de cette année. Son prix moyen a bondi de 9 % en an ! Cest en régions que cette hausse de lhabitat individuel est la plus forte (9,4% sur un an), alors quelle se limite à 7% en région parisienne.
Les départements limitrophes séduisent. Autre conséquence dont on ne mesure pas encore les conséquences : le départ des Franciliens (on ne parle pas dexode) dans les départements limitrophes de lÎle-de-France. En Eure-et-Loir et dans lEure, 27 % et 35 % des transactions sont faites par des acquéreurs franciliens, en hausse de 7 points en un an. Une tendance qui tire les prix à la hausse, les acquéreurs de la région parisienne bénéficiant souvent de solides moyens financiers.
Ombres sur le pouvoir dachat immobilier. Revers de la médaille, le pouvoir dachat immobilier sérode dans tous les compartiments du marché. Malgré des taux dintérêt plancher, on a acheté plus petit en 2021. A léchelle de la France, pour 800 de remboursement par mois au taux dintérêt de 1,13 %, la surface des appartements achetés sétablit à 50 m2 (-4m2 en un an). Pour lindividuel, la tendance est identique. Pour 1300 de remboursement par mois, la surface moyenne des maisons qui ont été achetées est de 140m2. En baisse d 8 m2 en un an et de 14 m2 en lespace de deux ans.
Des prix toujours en hausse en 2022 ? Daprès les avant-contrats du dernier trimestre 2021 on sacheminait vers une hausse des prix significative. Daprès les notaires les appartements augmenteraient de 7,7 % en Province mais de 1,4 % en Île-de-France. Quant aux maisons les projections présagent une poursuite de la hausse des prix de 9,6 % pour la province et 8,4 % pour lÎle-de-France ? La crise de la Covid nen finit pas de faire sentir ses effets.