Immobilier : la reprise du marché se confirme !

Pierre Chevillard
Mis à jour par
le 29 juillet 2015
Rédacteur en chef chez PAP.fr

Des ventes de logements qui augmentent, des prix plus raisonnables, davantage de confiance et des aides financières efficaces : autant d’ingrédients qui donnent au marché immobilier neuf comme ancien un authentique goût de reprise. Reste à savoir si ça va durer…

Août pointe le bout de son nez. La France, vacances obligent, voit son activité économique ralentir. Le marché immobilier n'échappe pas à la règle, avec des acquéreurs comme des vendeurs actuellement moins actifs qu'au premier semestre 2015. Une pause estivale qui nous donne l'occasion de dresser un petit bilan du marché tant au niveau des ventes que des prix, tant dans le neuf que dans l'ancien. Et hardiment, nous scrutons notre boule de cristal pour élaborer les scénarios immobiliers pour la rentrée et la fin de l'année.

Ancien : ventes en hausse. Sur la période mai 2014/mai 2015, 711 000 logements ont changé de main signale une étude Crédit Agricole SA du 17 juillet dernier. « Ce niveau est en repli par rapport au niveau cumulé de mai 2014 (- 3,8 %) », signale le document. « Mais le flux des cinq premiers mois de 2015 est en hausse de 6,9 % sur un an. » Résultat : l'ancien pourrait enregistrer dans les 750 000 transactions en 2015 selon les prévisions du Crédit foncier. Mieux que les 691 000 ventes de 2014, moins bien que les 800 000 mutations annuelles des années 2010/2011.

Les raison de l'embellie. Les prix de l'ancien ont perdu 9 % en quatre ans d'après l'Insee. Les taux d'intérêt ont dégringolé : fin juin 2015, la moyenne s'établit à 2,02 % contre un peu plus de 3 % fin 2013 selon l'Observatoire du financement CSA/Crédit Logement. « Cette baisse des taux équivaut à un recul des prix de 10 % », constate cette organisation. Bref, la pierre et l'argent sont moins chers, ce qui ne peut que requinquer le pouvoir d'achat immobilier. L'autre ingrédient de la reprise, c'est notre moral. Et il va mieux ! S'il perd un point en juillet et s'il est resté stable en mai et en juin, il a quand même regagné huit points entre octobre 2014 et avril 2015 constate l'Insee.

Prix : la fin de la baisse ? Il semble bien que la reprise du printemps entraîne un raffermissement du mètre carré ancien. Certes, la tendance annuelle est toujours à la baisse (dans les 2 %). Mais entre mai et juin, les appartements rebondissent de 0,20 %, les maisons de 0,10 % selon l'indice PAP du 1er juillet 2015. D'après la note de conjoncture des Notaires de France du 8 juillet, « les prix, sur les deux derniers mois, se stabilisent voire augmentent légèrement, une accélération qui se manifeste aussi bien en province qu'en Ile-de-France et qui est plus nette pour les maisons. »

Franche reprise dans le neuf. Chez le promoteur Nexity, 5 136 réservations ont été actées au premier semestre 2015, en hausse de 13 % par rapport à la même période de 2014. Son confrère Icade enregistre une progression de 15,2 % des ventes sur la période. Chez Kaufman & Broad, la croissance atteint 16,5 %, avec 3 030 réservations. « Le marché français du neuf devrait rebondir en 2015 et approcher les 100 000 ventes (86 600 en 2014), avant de retrouver en 2016 sa moyenne des 10 dernières années (105 000 ventes par an) », estime Alain Dinin, président de Nexity. Les constructeurs de maisons individuelles sont pareillement lotis. En juin 2015, leurs ventes montent de 21 % par rapport à la même période de 2014 selon l'indicateur Markémétron du 28 juillet. 110 000 maisons à construire devraient être vendues cette année, contre 99 000 en 2014 estime le Crédit foncier.

Coups de pouce à la rescousse. Dans le neuf, la reprise tient à la faiblesse des taux, au meilleur moral des acheteurs et au succès du plan de relance gouvernemental. Réservé aux investisseurs en locatif, « l'avantage fiscal Pinel est une réussite, qui allie l'attrait de l'immobilier neuf et le besoin impérieux des Français de se constituer un patrimoine pour leur retraite », se réjouit Alain Dinin. Pour Patrick Vandromme, président de l'Union des maisons françaises, « la reprise chez les constructeurs est largement due à l'amélioration du PTZ, ce crédit gratuit qui aide les familles à bâtir leur première résidence principale. Ces facteurs positifs ont libéré une demande qui ces dernières années reportait son projet en attendant des jours meilleurs ».

Immobilier : quelles prévisions pour la fin 2015 ? Dans l'ancien, « le marché se fluidifie », estiment les Notaires de France. Les vendeurs proposent des prix davantage en phase avec le marché et les acquéreurs, confrontés à des taux d'intérêt qui remontent légèrement, n'ont plus le temps d'attendre. Le neuf va bénéficier de l'effet taux et du regain de confiance. Et puis l'automne, c'est la saison des investisseurs en quête de défiscalisation. Ce qui pourrait bien confirmer le succès du dispositif Pinel. Quant aux constructeurs de maisons, leur activité devrait continuer à croître. Bref, l'embellie du printemps a de fortes chances de durer cet automne. Sauf événement inattendu, la pierre n'étant jamais avare de surprises !


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