Sur fond de taux toujours historiquement bas mais dans un contexte de crise, le courtier en crédits immobiliers, Bourse des Crédits, s'est attaché à dresser le profil des emprunteurs franciliens en 2014. Age, statut professionnel, nombre d'enfants mais aussi type de transaction, prix d'achat, montant des travaux, revenus des emprunteurs et de leurs co-emprunteurs… le courtier a passé au crible un millier de dossiers financés et traités par ses services tout au long de l'année. Une vaste tâche que le professionnel compte néanmoins renouveler trimestriellement afin d'offrir une photographie la plus précise possible des ménages franciliens qui ont recours à un prêt immobilier et de proposer un véritable suivi du marché.
Les revenus des acquéreurs
Sans surprise, les résultats de l'étude viennent mettre en lumière les très fortes disparités qui existent selon les départements d'Ile-de-France. Le critère qui illustre très nettement cette fracture est celui des revenus. A Paris, l'emprunteur perçoit en moyenne 4 600 € de revenus chaque mois et son co-emprunteur 3 960 €. Une situation bien différente de celle des Seine-et-Marnais (2 000 et 1 540 €) ou encore des habitants de la Seine Saint Denis (2 800 et 1 720 €).
Des résultats qui tendent aussi et surtout à confirmer que devenir propriétaire dans certains départements d'Ile-de-France reste plus accessible et requiert moins d'engagements financiers. En effet si le montant des acquisitions tourne en moyenne autour de 284 000 € dans la région, il s'affiche à 255 000 € dans l'Essonne, avoisine les 189 000 € en Seine-et-Marne et se stabilise dans une fourchette haute à Paris (397 000 €) ou dans les Hauts-de-Seine (335 000 €).
Des emprunteurs qui ne doivent, par ailleurs, pas s'acquitter des mêmes charges lorsqu'ils sont locataires, ce qui peut expliquer leur choix d'investir dans la pierre relève l'étude. Si dans la capitale le loyer moyen des emprunteurs est de 1 250 €, il n'est que de 800 € dans le Val-d'Oise ou de 850 € dans le Val-de-Marne.
Acheter en couple
Si les trentenaires forment l'essentiel du contingent des emprunteurs d'Ile-de-France (l'âge varie entre 35 et 39 ans), ils sont pour la majorité en couple. Ce constat en cache un autre, selon Arsalain El Kessir, président-fondateur de Bourse des Crédits : la baisse du pouvoir d'achat des prétendants à l'accession. En effet avec les prix de l'immobilier plus ou moins élevés, il devient difficile pour une personne d'acheter seule. L'enquête précise par ailleurs que 60 % de ces couples emprunteurs n'ont pas d'enfants à charge.
Choisir l'adresse
« Les résultats montrent bien les flux qui existent au sein même d'une région comme l'Ile-de-France lorsque l'on parle d'immobilier », note Arsalain El Kessir. « Les acquéreurs désirent très souvent rester dans leur zone d'habitation actuelle. » Les données de l'étude mettent en évidence qu'au minimum 60 % des habitants des départements de l'Ile-de-France choisissent d'investir dans leur département d'origine. A noter, la palme de la fidélité revient aux habitants des Yvelines, puisque 9 sur 10 renoncent à quitter le sol qui les a vu naître. « Nombreux sont ceux qui veulent toutefois se rapprocher de la capitale pour leur emploi ou pour réduire leur temps de transport », indique le président de Bourse des Crédits.
« A l'inverse, on note que 40 % des Parisiens décident de quitter la capitale pour acheter, en majorité dans le 92 et le 93. Une situation qui s'explique par les prix de l'immobilier qui y sont bien plus bas et par les transports en commun très développés. Une tendance qui devrait encore croître dans les prochaines années avec l'arrivée du Grand Paris Express. »