Crédit immobilier : confirmation de la hausse des taux

Même si le mouvement de hausse est encore marginal, un nouveau cycle semble bel et bien enclenché. Parmi les 93 banques partenaires de Vousfinancer.com, une douzaine ont augmenté leurs taux de crédit immobilier depuis la mi-mai. Ces hausses marquent la fin probable de la baisse enclenchée il y a trois ans. Les meilleures choses ont toujours une fin.

L'OAT 10 ans remonte. Compte tenu de l'évolution des taux d'emprunt d'Etat, le mouvement haussier pourrait se poursuivre. Le 4 juin, le taux de l'OAT 10 ans a atteint un nouveau plus haut depuis octobre 2014 à 1,24 %, soit 1 point de plus depuis son plus bas niveau historique mi-avril. « S'il n'y a pas de lien direct entre taux d'emprunt d'Etat et taux de crédit immobilier, pour les banques l'OAT 10 ans est une référence leur permettant de déterminer le niveau des taux de crédit, avec une marge d'ajustement plus ou moins importante selon leur politique commerciale », explique Jérôme Robin, président fondateur de Vousfinancer.com. 

© © Petr Ciz/Fotolia.com

Douze banques ont augmenté leurs taux. Si cette remontée est un événement auquel ont n'était plus habitué, elle reste néanmoins très mesurée. Les taux de crédit ont augmenté de 0,05 à 0,30 point selon les établissements. Et la grande majorité des établissements prêteurs a choisi le statu quo. « Pour le mois de juin, nous avons reçu moins de barèmes que d'habitude et plus tardivement. Cela témoigne d'un certain attentisme dans les banques qui semblent ne pas vouloir remonter leurs taux toutes en même temps, à la fois pour rester bien positionnées par rapport à la concurrence, mais également pour ne pas casser la dynamique de marché constatée depuis le début de l'année. Pour autant, le mouvement de hausse semble enclenché : s'il ne concerne encore qu'un petit nombre de banques, certaines ont d'ores et déjà annoncé qu'elles augmenteraient leurs taux dans les prochaines semaines », analyse Sandrine Allonier, responsable des relations banques de Vousfinancer.com.

Politique commerciale agressive. Grâce à leurs taux de marge confortables les banques peuvent compenser ces augmentations. « Ces hausses affichées qui ne concernent encore que peu d'établissements pourraient être compensées dans les faits par les décotes que les banques accordent pour capter les bons dossiers. Ainsi, les augmentations ne devraient impacter pour l'instant que faiblement les emprunteurs, et ce, tant que le mouvement ne se généralise pas », ajoute Jérôme Robin. Et même si une hausse du loyer de l'argent n'est jamais agréable, il ne faut pas perdre de vue que les taux sont encore très bas et bon marché.