Les jeunes peuvent-ils acheter ?

Devenir propriétaire est le rêve de la majorité des Français. Mais quand on est jeune, peut-on espérer accéder à la propriété ? Assurément oui ! Si vous avez moins de 35 ans, on vous dit comment mettre toutes les chances de votre côté pour décrocher votre crédit immobilier.

Apport personnel, profil évolutif, comportement financier exemplaire... Mettez toutes les chances de votre côté pour décrocher votre crédit immobilier.
Apport personnel, profil évolutif, comportement financier exemplaire... Mettez toutes les chances de votre côté pour décrocher votre crédit immobilier. © WavebreakMediaMicro

Plus de 90 % des Français qui achètent un bien immobilier empruntent pour financer leur acquisition. Bien renseignés, les futurs propriétaires n’en restent pas moins, parfois, accrochés à de fausses idées. A commencer par celle qu’on ne peut pas obtenir un crédit immobilier quand on est jeune. Pourtant, les banques se montrent particulièrement accueillantes… A condition de répondre à quelques critères spécifiques. On vous dit tout, et surtout comment présenter votre meilleur profil.

Qu’est-ce qu’un jeune en matière de crédit immobilier ?

« En matière de crédit, on est considéré comme jeune dès lors que l’on a moins de 35 ans et que l’on achète pour la première fois », résume Ulrich Maurel, président fondateur d'Immoprêt. « L’âge moyen des primo-accédants est de 33 ans », complète Sandrine Allonier, responsable des Relations Banque chez VousFinancer.com, « même si la part des acquéreurs de moins de trente ans diminue en raison de la difficulté de devenir propriétaire au regard des prix de l’immobilier ». Et quand on a moins de 35 ans, les avantages sont nombreux tant du côté des aides disponibles que des tarifs en matière d’assurance.

Demande de crédit immobilier : que vérifient les banques ?

« Il est conseillé d’avoir un peu d’apport personnel, et de faire attention à son taux d’endettement et son reste à vivre », prévient Sandrine Allonier. En effet, le montant d’un prêt immobilier dépend avant tout de vos revenus et de votre apport personnel. C’est en fonction de ces deux critères que vous pouvez estimer combien vous êtes en mesure de solliciter. « En fonction des dossiers, 5 % des frais de notaire peuvent suffire à constituer l’apport personnel », complète Sandrine Allonier.

Autre critère important : le comportement financier. Les banques vont regarder attentivement le détail de vos comptes bancaires, généralement sur les trois derniers mois, afin de s’assurer que vous avez une gestion saine de votre budget. « Il y a certaines choses que les banquiers n’aiment pas voir apparaître dans les lignes de comptes, explique Ulrich Maurel, comme un abonnement à la Française des jeux, des virements à l’étranger qui peuvent laisser penser que vous avez un compte caché, ou encore des frais de commissions qui indiquent que vous dépassez votre découvert autorisé. »

La rigueur professionnelle et l'ancienneté de l'emprunteur au sein de son entreprise sont des éléments déterminants. « Il faut avoir au minimum un an d’ancienneté au moment de la demande de crédit immobilier, précise Sandrine Allonier, et attention, car si vous êtes un créateur d’entreprise, la banque exigera trois ans de bilan » !

Prêt immobilier : faut-il solder son crédit à la consommation avant ?

On entend partout qu’il faut solder ses crédits à la consommation avant de demander un prêt immobilier. Pas forcément… Bien évidemment si vous avez souscrit plusieurs revolving, mieux vaut s’en débarrasser. « Mais un crédit auto est toléré, explique Sandrine Allonier, de même qu’un prêt à la consommation qui arrive à échéance dans les six mois à venir. » Pourquoi ? Parce que la voiture est un bien de consommation à part, bien plus indispensable que le dernier écran plat à la mode.

De plus, entre le moment où vous faites votre demande de crédit immobilier et la signature définitive, il se passera plusieurs mois. Vous aurez donc soldé votre crédit à la consommation avant de commencer à rembourser votre prêt immobilier.

Dernier conseil, n’anticipez pas trop ! « Si vous avez un crédit à la consommation en cours, ne le soldez pas avant de faire votre demande de prêt immobilier, poursuit-il, mais mettez de l’argent de côté pour montrer que vous avez une réelle capacité d’épargne. »

Crédit immobilier : qu’est-ce qu’un profil évolutif ?

Les banques se montrent généreuses avec les jeunes, et encore plus avec les profils « évolutifs ». C’est-à-dire avec les acquéreurs à potentiel, comme un ingénieur débutant mais dont les revenus sont voués à augmenter dans les années à venir.

« Il ne faut pas hésiter à mettre en avant son école si elle est reconnue, conseille Ulrich Maurel, un jeune infirmier doit insister sur le fait qu’il souhaite se mettre à son compte, ou ne pas oublier de mentionner une situation familiale particulière si l’on a un héritage important qui arrive. »

Bref, plus votre situation est susceptible d’évoluer à plus ou moins long terme, plus la banque pourra se montrer conciliante et vous proposer des conditions avantageuses. Elle parie sur l’avenir. Sur votre avenir.

Crédit immobilier : un jeune peut-il encore emprunter à 110 % ?

Emprunter sans apport est avant tout une question de profil. La banque tient compte de l’évolutivité du profil (voir paragraphe ci-dessus), de la capacité d’épargne et du saut de charges.

Prenons un exemple : vous êtes jeune et vivez chez vos parents. Si vous n’arrivez pas à mettre un sous de côté, la banque ne financera pas l’achat de votre bien immobilier. D’abord parce que votre capacité d’épargne est nulle, mais surtout parce que comment ferez-vous pour faire face à vos mensualités alors qu’aujourd’hui vous peinez déjà à boucler vos fins de mois ? C'est ce qu'on appelle le saut de charges. « Les banques restent frileuses à financer un achat à 110 %, concède Ulrich Maurel, sauf si le saut de charge est très faible. »

Prêt immobilier : acheter seul ou à deux ?

Les banques se montrent plus exigeantes avec un célibataire qui souhaite emprunter pour financer son acquisition qu’avec un couple. Les établissements calculent en termes de « risque ». Et à deux, il y a toujours plus de chance que les conjoints ne soient pas défaillants en même temps. Le risque est donc minimisé. « Dès lors que l’on est deux, c’est plus facile, confirme Sandrine Allonier, 65 % des jeunes qui empruntent le font d’ailleurs en couple. »

Un conseil ? « Les banques ne tiennent pas compte de votre situation, mais quand on achète à deux, mieux vaut au moins être pacsés et avoir déposé un testament chez le notaire », explique Ulrich Maurel.

 

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