Les primo-accédants courtisés par les banques

Annabelle Martinat
Mis à jour par Annabelle Martinat
le 16 décembre 2014
Journaliste chez PAP.fr

Les primo-accédants, nouvelle cible privilégiée des banques ? C’est ce qu’affirme le courtier en crédits immobiliers Vousfinancer.com dans son tout nouveau baromètre. Mais qu’en est-il vraiment et à quoi ces derniers peuvent-ils réellement prétendre ?

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Suppression du PTZ dans l'ancien, taux de crédit élevés et conditions bancaires restrictives ont porté une sérieuse estocade aux emprunteurs qui achetaient pour la première fois en 2012. Alors qu’ils représentaient 55 % des financements du courtier en crédits immobiliers Vousfinancer.com en 2011, les primo-accédants n’étaient plus que 32 % en 2013.

Si le professionnel note un léger mieux cette année, il relève également de nombreux freins à la concrétisation de leur projet immobilier. « La morosité économique et le manque de confiance dans l’avenir ne conduisent pas à se lancer dans l’immédiat. » C’est pourtant, selon Vousfinancer.com, ignorer la vaste opération de séduction actuellement déployée par les banques. Une étude menée par le courtier l’assure, les primo-accédants figurent parmi les profils qui empruntent aujourd’hui avec les taux les plus bas et dans des conditions parfois très avantageuses. 

Des taux qui resolvabilisent

Certes, la baisse historique des taux des crédits immobiliers (2,75 % en moyenne sur vingt ans) a redonné un peu d’oxygène aux primo-accédants, le plus souvent des ménages jeunes ou modestes. « Ainsi pour une mensualité de 1 000 € par mois sur vingt ans, on peut emprunter 22 000 € de plus qu’en janvier 2012 (+ 14 %) et 30 000 € de plus qu’en janvier 2008 (+ 20 %) », souligne le courtier Vousfinancer.com. Résultat, les primo-accédants sont un peu plus nombreux à devenir propriétaires que l’an dernier (+ 3 % chez Vousfinancer.com).

Bénéficiant de cet effet resolvabilisateur, ils ont également emprunté en moyenne 10 000 € de plus qu’en 2013 sur une durée plus courte (moins quatre mois). En revanche, le montant de leur apport personnel n’a pas changé. Celui-ci s’élève en moyenne à 29 690 € (soit 13 % du montant de l’acquisition). Des valeurs qui révèlent aussi et surtout l’ingérence nécessaire de la sphère privée dans le moindre projet d’achat immobilier. « Il apparaît plus que jamais incontestable que l'achat immobilier est souvent conditionné à une solidarité familiale qui fonctionne », avance Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.com.

Des offres spéciales primo-accédants

Sandrine Allonier, responsable des relations banques de Vousfinancer.com l’assure « les primo-accédants bénéficient aujourd’hui de réels avantages au sein des établissements bancaires ». Ces derniers dans leur grande majorité leur proposent des formules de financement attractives. « Plusieurs de nos partenaires bancaires accordent non seulement des réductions de taux exceptionnelles mais également des enveloppes de 10 000 à 20 000 € de prêt à des taux compris entre 0 et 2 %, qui sont de véritables coups de pouce pour les jeunes emprunteurs. »

Le crédit immobilier est en effet le principal vecteur de conquête des établissements bancaires qui envisagent par ce biais de capter de nouveaux clients qu’ils pourront accompagner pendant plusieurs années … « Les banques ciblent particulièrement les jeunes en début de parcours professionnel qui, dans un avenir proche, vont sûrement évoluer, faire des travaux, acheter une seconde voiture, ouvrir des livrets d’épargne pour leurs enfants, souscrire des assurances vie, etc. » explique Sandrine Allonier.

Choyés par les banques, les primo-accédants le sont aussi par quelques collectivités locales et certaines villes de France qui ont mis en place des dispositifs incitatifs pour attirer les jeunes ménages. PTZ à Paris, Toulouse ou Metz et des subventions dans les villes de Marseille, Toulon, Calais et Nice par exemple.

A quoi les primo-accédants peuvent-ils s’attendre ?

La suppression de l’APL Accession, bien que reportée d’un an, pourrait exclure du marché de nombreux emprunteurs modestes. Une mesure que déplore Sandrine Allonier : « l’APL est une aide très efficace car elle est directement versée à la banque prêteuse et vient donc réduire la mensualité de crédit payée par l’emprunteur jusqu’à 30 %, voire davantage dans certains cas. Prise en compte par les banques dans le plan de financement, elle permet donc à des ménages dont l’endettement aurait été trop élevé sans cette aide de devenir propriétaires ».
Pour mémoire, l’APL est actuellement accordée sous conditions de ressources aux emprunteurs qui deviennent propriétaires via un prêt conventionné (PC) ou un prêt d'accession sociale (PAS). Prêts qui permettent également de bénéficier de garanties et de frais de dossier réduits.

Concernant le PTZ dans le neuf pour relancer le logement, le courtier semble mitigé : « en soi cette mesure est bonne, mais pas suffisante pour faire revenir les primo-accédants ; de plus ceux qui achètent en zone A sont pénalisés, avec la baisse de la quotité de financement de 33 à 26 %, alors que c’est dans cette zone que les prix sont les plus élevés ».

Pour 2015, « seule la perspective du maintien des taux à un niveau très bas, au moins au premier semestre devrait soutenir le marché immobilier. Dans le contexte actuel c’est finalement ce qui reste le plus efficace pour rassurer et solvabiliser les primo-accédants », conclut Jérôme Robin, président et fondateur de Vousfinancer.com.

Des prêteurs sélectifs

Pour mémoire, rappelons que si les banques sont globalement plus tolérantes et plus souples sur leurs critères d’octroi pour les jeunes, elles restent toutefois prudentes dans leur politique d’accord. Elles étudient toujours très attentivement les dossiers de prêt et pour la plupart d’entre elles ne transigent pas sur les points clés :

  • au moins 10 % d’apport pour financer les différents frais ;
  • des revenus réguliers et stables ;
  • un endettement inférieur à 33 % des revenus et un reste à vivre suffisant ;
  • une bonne gestion des comptes courants (absence de découverts et de crédits en cours) ;
  • des durées de prêt inférieures ou égales à 25 ans.

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